Un vétérinaire en moins pour la MRC Rocher-Percé
Publié le 28 mars 2022 à 16:44, modifié le 5 avril 2022 à 17:31
Par: CIMTCHAU
Le vétérinaire de Chandler vient de fermer ses portes sans qu’aucune relève ne se manifeste. Une situation qui aura des répercussions partout en région. Les propriétaires d’animaux devront s’armer de patience pour obtenir un rendez-vous.
Le vétérinaire de Chandler vient de prendre sa retraite. Devant l’impossibilité de vendre sa clinique, Dr Maisonneuve devait soit transférer ses dossiers à l’Ordre des médecins vétérinaires, à Saint-Hyacinthe, soit à une clinique de la région.
« Donc, moi, j’ai accepté. En fait, on s’est entendus, moi et Dr Maisonneuve que j’allais servir de lieu de dépôt pour ces dossiers-là, explique Dre Catherine Landry, vétérinaire-propriétaire de la clinique vétérinaire du Sud-Gaspésien. Donc, on propose aux gens, s’ils ont besoin de leur dossier médical, ils peuvent communiquer avec nous et on peut le transmettre à leur clinique de leur choix », ajoute-t-elle.
Ce n’est un secret pour personne, les vétérinaires de la Gaspésie sont débordés, surtout depuis la pandémie. Un vétérinaire de moins dans la région vient donc aggraver la situation.
« Écoute, ça va surcharger les (vétérinaires), faque ça va faire qu’ils vont être moins disponibles pour nos urgences, moins disponibles pour tout ce qui est dans leur secteur aussi. Il va falloir qui se répartissent avec tous les gens de la région ici, qui est quand même un gros secteur. Ensuite de ça, ça va faire en sorte qu’il va y avoir peut-être plus d’abandons. C’est plate-là, mais y a des gens qui ne vont peut-être pas être capables de se déplacer jusqu’au vétérinaire qui est à 1h30, 2 heures de route », estime Carolane Fortin, animalière chez OAA Espoir Câlin.
Dans la MRC Rocher-Percé, on tente d’attirer de nouveaux vétérinaires.
« Nous, en ce qui nous concerne, la Ville de Grande-Rivière, le fait d’avoir accompagné le conseil d’administration de OAA Espoir Câlin, d’offrir le service, bien, un des objectifs aussi, c’était d’aller dans une 2e étape pour intéresser éventuellement un vétérinaire de venir s’installer dans la MRC, idéalement à proximité de OAA Espoir Câlin», mentionne le maire de Grande-Rivière, Gino Cyr.
Mais ce n’est pas chose facile.
« Lorsque tu es en région, donc, ton tour de garde arrive plus souvent, même il peut être permanent. (…) C’est beaucoup plus de travail puis aussi, il faut être encore plus polyvalent. Il faut que tu sois dermatologue, il faut que tu sois dentiste, il faut que tu sois orthopédiste. (…) Puis, tu peux aussi être demandé à faire des grands animaux. Ça va du cheval à la perruche. (…) C’est difficile pour des jeunes, à moins d’être des aventuriers », estime Dr André Banville, vétérinaire-propriétaire de la Clinique vétérinaire de Gaspé.
Malgré cela, la propriétaire de la clinique vétérinaire de Caplan semble avoir trouvé une solution.
« J’offre des stages tous les étés. Je prends le plus d’étudiants en médecine vétérinaire possible. Encore cet été, j’en accueille sept. (…) C’est fatiguant un petit peu pour nous autres, mais d’un autre côté, on peut vraiment séduire les étudiants finissants », raconte Dre Catherine Landry.
La création d’un pavillon de médecine vétérinaire à l’Université du Québec à Rimouski a été confirmée. Une lueur d’espoir pour les vétérinaires de la région, même s’il faudra attendre plusieurs années avant d’en voir sortir les premiers diplômés.