Un taux important d’analphabètes en Gaspésie
Publié le 11 novembre 2020 à 16:14, modifié le 11 novembre 2020 à 16:20
Par: Patrick Giguère
La Gaspésie est l’un des endroits au Québec où l’on compte le plus grand nombre de citoyens analphabète. Lire, écrire ou compter s’avère complexe pour des milliers de Gaspésiens. Des projets sont sur la table pour renverser cette tendance.
Une personne sur trois est analphabète dans la Baie-des-Chaleurs, d’après Plaisir des mots, qui leur vient en aide.
« On fait partie des régions où on retrouve le plus d’analphabètes au Québec » , soulève Maude Henry, la directrice par intérim.
Selon les statistiques de l’organisme, 34 % de la population de la MRC de Bonaventure et 36 % de celle d’Avignon âgée de 15 ans et plus est sans diplôme et ni grade postsecondaire.
« Habituellement, on voyait surtout des pères de famille et des mères de famille qui décidaient de rester à la maison (…) Maintenant ce n’est plus ça que voit, c’est des jeunes de 18 à 20 ans qui ont lâché le secondaire » , constate madame Henry.
« On va justement l’accompagner la dedans la dedans et qu’il n’a pas besoin d’avoir peur. Tout le monde a vécu un peu les mêmes choses ici donc il n’est pas tout seul » , assure l’enseignante et animatrice, Valérie Leblanc.
Récemment, Alexis Deschenes, a défendu un citoyen qui est en processus de divorce et qui avait signé un document lié à garde parental et la pension alimentaire.
«C’est qu’il a signé un document légal qui allait à l’encontre de ce qu’il voulait et dans lequel il y avait des choses qui ne correspondaient pas à sa réalité. Il l’a signé pour s’en débarrasser, sans l’avoir lu parce qu’il ne sait pas lire et sans que personne puisse lui lire ce document » , raconte l’avocat.
Grâce à une rétractation de jugement, la décision a été annulée et le père de famille pourra se faire entendre.
« Ce qu’il me disait que ce n’est pas facile quand on est analphabète d’aller de l’avant et d’admettre ce problème-là (…) Moi mon but, c’est de sonner l’alarme pour faire quelque chose contre ça, car je pense qu’on est en train de perdre la lutte contre l’analphabétisme » , dit l’avocat.
L’organisme souhaite recruter quatre bénévoles pour rejoindre davantage sa clientèle, mais cette fois à leur domicile.
« Ça peut-être des enseignants qui sont à la retraite, des éducateurs qui ont de bonnes compétences en math et en français. Nous on a déjà tous les équipements pour les apprentissages » , indique Mme Henry.
Plaisir des mots souhaite que le programme de parrainage puisse débuter à l’automne 2021