Une crise sociale sans précédent affecte les Îles-de-la-Madeleine. L’organisme Carrefour Unité a décidé d’implanter un nouveau service pour aider la population de l’archipel madelinot dans le besoin soit un frigo communautaire. Il arrive dans une période où l’inflation frappe de plein fouet.

« Aux îles, nous avons une particularité. C’est que notre panier d’épicerie est beaucoup plus cher qu’ailleurs. L’inflation en plus de ça qui a mis beaucoup de gens sur la touche au niveau de la qualité et de la sincérité à la nourriture », indique le travailleur de rue, Mario Pichette.

Carrefour Unité a travaillé conjointement avec le CISSS des Îles. Selon l’organisatrice communautaire du CISSS, Nathalie Bourgeois, la mission était bien simple. Rendre le service accessible à tous.

« Le frigo communautaire est là pour chaque personne pour qui ça peut faire une différence. On ne veut pas nécessairement mettre une étiquette sur la personne qui va l’utiliser. Ce n’est pas nécessairement une personne en situation d’itinérance ou qui est dans une situation de vulnérabilité financière. Ça peut être des situations ponctuelles. »

Et de l’itinérance il y en a désormais aux Îles. Un problème qui était pratiquement invisible avant la hausse fulgurante du coût de la vie. L’organisme croit donc qu’il pourra en atténuer les conséquences avec le frigo communautaire.

« Ça fait 15 ans que je suis aux îles et pour la première fois, on voyait de l’itinérance visible. Cet hiver, nous avons des gens qui ont dormi dans leur voiture avec le moteur allumé pour ne pas avoir froid. Ça, nous n’avions jamais vu ça avant », affirme  M. Pichette.

L’éloignement de l’archipel amplifie le problème du panier d’épicerie des Madelinots. Pour le travailleur de rue de Carrefour Unité, Mario Pichette, le frigo répond à une demande urgente.

« Une chose qui fait réellement défaut aux îles, c’est qu’en plus d’être éloigné, on est carrément isolé. À ce niveau-là, on est doublement perdant. Le frigo venait vraiment répondre à une problématique qui était vraiment urgente et criante », explique le travailleur de rue.

Avec l’inflation qui a atteint 7 % l’an dernier et les paniers d’épiceries qui sont toujours plus chers sur l’archipel, les initiatives d’entraide de la sorte sont appelées à augmenter.