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Un pisciculteur voit sa production disparaître

Publié le 6 février 2023 à 20:03, modifié le 6 février 2023 à 20:03

Par: Patrick Giguère

Le froid extrême des derniers jours a causé plusieurs dégâts dans la Péninsule acadienne : bris d’aqueduc et pannes d’électricité sont au nombre des avaries.  Une compagnie de Bas-Caraquet se retrouve d’ailleurs bien mal en point.

Emmanuel Chiasson a vu presque la totalité de sa production d’omble-chevaliers décimée. Samedi midi, alors qu’un blizzard frappe de plein fouet la Péninsule, il a assisté à l’écroulement de son entreprise en quelques heures à peine. À ce moment, les conditions météo privent de courant ses installations. Avec l’aide d’un employé, ils tentent tant bien que mal de faire démarrer la génératrice pour assurer le bon fonctionnement des piscines.

« Aussitôt qu’on ne peut plus faire fonctionner les pompes, il n’y a plus d’oxygène. Le Co2 monte dans les réservoirs et ensuite le destin devient pas mal tragique», explique le propriétaire de Pisciculture acadienne limitée.

Même s’ils ont réussi à faire fonctionner la génératrice, c’était trop peu trop tard. Entre 95 000 et 100 000 poissons n’ont pas survécus. C’est près de 95 % de sa production d’ombles-chevaliers. Les pertes sont énormes.

«On a commencé à évaluer les pertes à 600 mille, mais on n’a pas encore fait le décompte de ce qui a survécu.»

Pendant qu’un employé s’affairait lundi avant-midi à vider les poissons qui serviront d’appât aux pêcheurs de homard, l’entrepreneur se demande ce qu’il adviendra de sa pisciculture.

« C’est sûr que pour repartir avec un inventaire comme ça, c’est des grosses pertes, c’est du temps, c’est de la disponibilité de la génétique. On ne prend pas ça dépanneur », laisse-t-il tomber.

Le froid mordant a aussi causé des maux de tête au Réseau de santé Vitalité. Des patients ont dû reporter leur rendez-vous puisque des tuyaux ont éclaté dans plusieurs départements de l’hôpital de Caraquet. Par la force de la nature, le système de chachauffage du restaurant Dixie Lee a été complètement arraché de la toiture.

À l’autre bout de la ville, un dégât d’eau majeur a forcé l’évacuation des clients du motel Super 8 dimanche matin.

Les pompiers ont répondu à six appels pour porter assistance à la population cette fin de semaine.

« Les gars sont pas mal fatigués. Je suis fier d’eux autres parce que c’est quand même pas évident de se lever la nuit. Tu arrives chez vous et 15 minutes après ça sonne de nouveau. C’est quelque chose, mais c’est du matériel. Il y a pas de blessé alors au bout de la ligne on ne peut pas dire que ça m’a été», mentionne le chef de la bridage de Caraquet, Luc Dugas.