« On trouve ça extrêmement désolant », mentionne Étienne Durand, qui est directeur général.

Tout comme Steeve Pellerin, d’autres massothérapeutes au Québec ont fait face à la justice dans les dernières années.

« On peut tout de même affirmer que le risque en massothérapie est très faible, si on considère le nombre de dénonciations qui sont faites à l’Association et le nombre de cas qui sont judiciaires. C’est un nombre qui est tout de même considéré trop élevé », poursuit-il.

Steeve Pellerin a éclaté en sanglots après avoir plaidé coupable. Il a reconnu avoir agressé sexuellement 13 femmes entre 2005 et 2022.

L’ex-massothérapeute a été arrêté en mars 2023, à la suite de deux plaintes dans la région de Rivière-du-Loup. La Sûreté du Québec avait des raison de croire qu’il avait fait d’autres victimes au Québec. 11 autres clientes l’ont ensuite dénoncé, après son arrestation.

Il a commis des agressions à Rivière-du-Loup, Notre-Dame-du-Portage, Baie-Comeau et Sept-Îles. Les gestes ont été posés chez lui, à la résidence de ses clientes ou dans des établissements d’hébergement.

Un résumé factuel de chacun des 13 chefs d’accusation a été lu en cour, avant que l’accusé enregistre son plaidoyer de culpabilité. Il a été mentionné qu’il écartait la serviette de ses clientes pour les dénuder et leur faire des attouchements au sein et aux organes génitaux.

Certaines victimes ont affirmé avoir eu peur que l’accusé aille plus loin, qu’elles entendaient sa respiration. Pour d’autres, il s’agissait d’un massage sensuel, qui était loin d’être un soin thérapeutique. Des femmes ont aussi affirmé sentir son érection.

Le Réseau des massothérapeutes rappelle qu’un code de déontologie très clair est en place.

« Le soin de massothérapie se déroule dans un contexte de grande intimité, donc le client devrait en tout temps, être parfaitement à l’aise avec les manœuvres qui sont effectuées par le massothérapeute », explique M. Durand.

Les citoyens qui ont des doutes sont invités à porter plainte à l’Association des massothérapeutes du Québec et aux policiers.

« Dans l’éventualité où la personne considère toujours que le massothérapeute a agi une façon inadéquate, c’est important de communiquer avec les services de police », assure Étienne Durand.

« Je pense que le message de tolérance zéro est hyper important », ajoute-t-il.

Sentence attendue

Dans le cas de Steeve Pellerin, le juge a demandé un rapport présentenciel et une évaluation sexologique.

Les représentations sur sentence ont été fixées au 20 juin. Des victimes pourraient témoigner, tout comme l’accusé. Les avocats comptent s’entendre pour faire une suggestion commune au juge.

La peine maximale pour chacun des chefs est de 10 ans d’emprisonnement.