Un locataire expulsé, après des mois de calvaire pour le propriétaire
Publié le 24 mai 2024 à 16:35, modifié le 24 mai 2024 à 16:45
Par: Catherine Pellerin
Un propriétaire de logements dans la région de Rivière-du-Loup a vu l’un de ses appartements être complètement saccagé. Il a retrouvé les lieux dans un état lamentable. Il lui aura fallu des mois pour expulser le locataire, même s’il ne payait pas son loyer.
Le plancher flottant a été complètement arraché, tout comme plusieurs portes et des armoires. Le locataire aurait tout brûlé.
« Il a arraché le plafond suspendu », constate Nil Pelletier.
La salle de bain a été détruite. Il y a aussi des trous partout dans les murs.
« On l’entendait, le monde me disait d’aller voir ce qui se passait, il était en train de tout briser. On l’entendait frapper et crier. Il était tout seul avec sa femme et un bébé en plus. »
Un odeur répugnante flotte également à l’intérieur. Des chiens ont visiblement uriné à plusieurs endroits sur le sol.
De longs délais
Depuis qu’il a emménagé en juin 2023, le locataire n’a payé aucun loyer. Mises en demeure, plaintes aux policiers, appels à la Régie du logement…Nil Pelletier a multiplié les démarches légales. Il en est encore découragé.
« Je ne suis plus capable, je suis rendu à bout. Je ne dors plus, c’est dur à vivre. Tu n’as personne pour t’aider », déclare M. Pelletier, émotif.
Le locataire, qui aurait été agressif, l’aurait même menacé à plusieurs reprises. « C’est le locataire qui mène. Il ne voulait même pas que je rentre sur le terrain. Il se mettait à hurler après moi. »
Un propriétaire a pourtant le droit de vérifier l’état d’un logement en cours de bail.
Selon la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec, ce genre de situation se produit malheureusement encore trop souvent.
« Les recours comme propriétaire, c’est un gros zéro. Le Tribunal administratif du logement déborde, donc même les cas les plus urgents prennent plusieurs mois. C’est beaucoup plus long qu’avant. C’est un grand drame », affirme Éric Sansoucy, président du conseil d’administration de la CORPIQ.
Dans ce cas-ci, les rénovations vont coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars.
« On n’a absolument aucune chance de revoir la couleur de notre argent la plupart du temps. Ces locataires-là ne sont pas solvables », explique M. Sansoucy.
Pour éviter de revivre ce cauchemar, l’homme de 79 ans a décidé de tout vendre. « C’est terminé, je ne veux plus de locataires. Même s’ils ont l’air honnêtes, il n’y a rien à faire s’ils ne payent pas », conclut-il.