Un homme dénonce des conflits d’intérêt et du harcèlement
Publié le 22 février 2021 à 16:05, modifié le 22 février 2021 à 17:12
Par: Louis-Philippe Morin
Les allégations de conflits d’intérêts et d’intimidation en milieu de travail continuent de suivre la réputation du CISSS de la Gaspésie. Alors que des vérifications sont en cours à Québec pour s’assurer qu’il n’y ait pas de favoritisme à l’embauche, un homme dénonce le climat malsain.
Cet homme travaille au CISSS de la Gaspésie. Suite à un conflit qui lie sa famille à celle de la directrice générale du CISSS, l’employé a senti que les relations de travail en ont souffert.
«J’ai été harcelé pendant longtemps. Je ne peux pas dire exactement. Mais ça a duré longtemps. Et jusqu’à ce qu’un moment donné je fasse une plainte de harcèlement… et la plainte de harcèlement a pas débouchée à nulle part.»
Du jour au lendemain, l’employé qui avait un dossier sans taches sentait que chacun de ses gestes étaient épiés… et pas seulement lui.
«C’était un conflit et ça s’est propagé à moi, ma fille, qui était préposée aux bénéficiaires… que quand ça a commencé cette histoire-là. On était moi, ma fille et une autre personne.»
L’employé invite ses collègues à changer le climat de travail en dénonçant les injustices, la pression et les conflits d’intérêts apparents.
«Un moment donné, va falloir que ça arrête! Et moi j’encourage le monde à dénoncer le harcèlement. Il y en a plusieurs à l’hôpital et… le monde a peur de faire des plaintes. Moi, je l’ai fait la plainte. Il y en a plusieurs autres personnes qui ont fait la plainte.»
Pour cet homme, les choses vont un peu mieux… peut-être parce qu’il sait qu’il quittera sous peu..
«Tu pars d’une place que tu as tous les avantages que tu ne peux pas avoir… et tu t’en vas travailler dans une usine de poisson. Il y a un sérieux problème quelque part.»
Les façons de faire au CISSS de la Gaspésie sont sous observation. Les médias s’en sont emparés… et maintenant, le politique entend faire son bout.
Le bureau du député de Bonaventure est en contact avec le cabinet du ministre de la santé… et avec le ministre lui-même. Sylvain Roy résume la situation:
«On est à la phase de transfert de l’information, mais il y a tellement de choses à valider et de collecte d’informations à faire que je ne peux pas envoyer ça d’un jet. Il va y avoir un genre de résumé de l’ensemble des questions soulevées par rapport à la gouvernance.»
Les allégations de conflit d’intérêt au CISSS remontent à plusieurs mois et les excuses fournies sont loin de plaire à monsieur Roy:
«J’ai entendu dire qu’on disait qu’en Gaspésie c’est pas pareil, etc. etc. On manque de main d’œuvre… d’où l’obligation d’embaucher des gens de la famille. Mais d’un autre côté, j’ai des gens qui nous disent : on nous a mis à la porte, on a pas voulu de nous.»
Les choses se replaceront peut-être dans l’avenir… mais des gestes posés dans le passé pourraient hanter la direction.
«Il y a des conflits d’intérêt. C’est sûr qu’il y a des personnes qui sont moins surveillées — c’est plate : quand tu travailles, tu te fais taper dessus… et le gars qui travaille à côté de toi, il passe jamais dans le bureau .»