La maman du petit Axel n’a aucun doute, le Boston Terrier qui a mordu son fils pourrait recommencer. Le bambin de deux ans a été attaqué le 8 juillet, alors qu’il se trouvait dans un camping avec sa famille.

« Ils s’en allaient marcher puis ils ont passé trop près d’un terrain. Le chien l’a mordu », raconte Judy Michaud.

L’animal lui a infligé une sérieuse blessure à la joue, dont il risque de garder des cicatrices. Il conserve aussi des séquelles psychologiques. Le garçon s’est mis à faire des cauchemars et même à mordre les personnes de son entourage.

En dénonçant la situation sur les réseaux sociaux, Judy Michaud a reçu plusieurs témoignages de personnes connaissant le chien fautif. Celui-ci aurait mordu au moins sept adultes par le passé.

«Quand on est venu me parler pour me dire que ça avait eu lieu plusieurs fois, mon cœur s’est déchiré. Il y a des gens de l’entourage du chien qui sont venus me voir pour me montrer des preuves, pour me parler du chien.»

Judy Michaud a donc aussitôt porté plainte à la Sûreté du Québec.

« Je trouve ça injuste parce que je me suis occupée de mon fils pendant presque une semaine, avec son infection, pendant que le chien, lui, vit encore une belle vie »

Selon la réglementation mise en place par Québec, c’est la municipalité où résident les propriétaires de la bête qui doit se charger du dossier.

« On est une petite municipalité, je n’ai pas de gens qui ont des compétences pour gérer ça. On a très peu d’employés et ça leur crée une surcharge de travail », explique le maire de Saint-Eugène-de-Ladrière, qui déplore par le fait même que de petites localités se retrouvent avec une telle responsabilité.

Claude Viel admet également qu’il y a eu un délai avant que le conseil agisse. Puisque c’est la première fois qu’un tel événement se produit, les responsables ont dû s’informer sur le processus à suivre.

Une résolution vient d’être adoptée pour qu’un vétérinaire évalue la dangerosité de la bête. Selon cette évaluation, différentes mesures pourraient être prises, dont l’euthanasie.

« Je ne vous le cacherai pas, c’est la première fois où on a ce problème-là.  À partir de là, on verra. C’est sûr qu’on va rendre le processus jusqu’au bout, on n’a pas le choix. »

Une muselière, pour l’instant

La municipalité a fait parvenir une lettre ce jeudi matin aux propriétaires pour obliger le chien à porter une muselière dès qu’il sortira de la maison.

« Je suis tellement une personne qui est amoureuse des chiens. Je ne souhaite aucun mal à aucun chien dans la vie. Sauf que plusieurs fois comme ça, ça mérite de disparaître… C’est tout ce que je souhaite parce que c’est un danger pour les gens », affirme Judy Michaud.

Saint-Eugène-de-Ladrière n’avait pas encore de règlement concernant les chiens dangereux. Un tout nouveau conseil a été élu il y a deux ans et une nouvelle directrice générale vient d’entrer en poste. Ce dossier, qui avait été mis de côté, devient maintenant une priorité.