Un entrepreneur louperivois frustré par la Ville
Publié le 1 octobre 2021 à 17:25, modifié le 1 octobre 2021 à 17:32
Par: CIMTCHAU
Plus de 20 ans après avoir acquis l’ancien orphelinat de la rue Fraser, l’entrepreneur Mario Chapdelaine n’a toujours pas réussi à s’entendre avec la Ville de Rivière-du-Loup pour son projet de condos de luxe. Le promoteur accuse certains fonctionnaires de lui mettre des bâtons dans les roues.
D’ordinaire assez discret, l’homme d’affaires sent le besoin de faire valoir son point de vue dans les médias. « Mon intention n’est pas de déboulonner la Ville de sur son socle. C’est tout simplement de la secouer un peu pour que ça bouge », lance-t-il.
Il dit avoir rencontré toutes sortes de difficultés au cours des dernières années, dans ses liens avec certains fonctionnaires de la Ville qu’il refuse de nommer.
« En cours de route, c’est sûr qu’on a frappé des pépins, des embûches, tout ce qu’on peut s’imaginer. S’il fallait que je vous énumère ça aujourd’hui, j’en aurais peut-être pour faire une émission de 2h. » – Mario Chapdelaine, entrepreneur
Malgré le passage de plusieurs élus au pouvoir au fil des années, son projet d’aménager des appartements et des condos dans ce bâtiment n’a jamais vu le jour.
« Ça va faire le quatrième conseil qui va être au pouvoir. Il va falloir négocier. Ce n’est pas de gaieté de cœur. Je sais que ce n’est pas toujours facile, mais je pense qu’on est capables de s’entendre », espère-t-il.
Le dernier litige concerne une parcelle de terrain située au sud du bâtiment. Selon l’homme d’affaires, cette parcelle lui appartient en vertu d’un droit acquis. « Les sœurs l’avaient utilisé depuis 1933 et avaient déjà un droit acquis. Nous on a acheté les droits acquis des sœurs », pense-t-il. L’entrepreneur explique que cette parcelle est nécessaire à la réalisation de son projet, sans dévoiler l’utilisation qu’il compte en faire.
Le directeur des communications de la Ville, Pascal Tremblay, conteste les informations de Mario Chapdelaine. « Quand il dit que c’est à lui, il est tout à fait dans l’erreur, c’est faux », lance-t-il. Il explique que ces droits acquis ont déjà existé, mais qu’ils n’ont pas été inscrits dans l’acte de vente, en 2003. Cette parcelle, jusqu’à preuve du contraire, n’appartiendrait donc à personne.
Autre matière à tension : Mario Chapdelaine croyait avoir trouvé un terrain d’entente avec les fonctionnaires en la présence de notaires, en 2020, pour que la Ville concède une partie du terrain à l’homme d’affaires. Or, la Ville a plutôt voté une résolution quelques semaines plus tard, demandant plutôt à Revenu Québec de lui céder la totalité de la parcelle de terrain.
« Est-ce que c’est un individu seul qui a pris tout ça sous contrôle et qui n’a pas fait les recommandations qui avaient été faites à la réunion? Je ne sais pas. Je ne sais pas c’est quoi. D’ailleurs, ce n’est pas compliqué, la mairesse n’est pas au courant, le directeur général n’est pas au courant, ça veut dire que les conseillers ne sont pas au courant. C’est qui qui mène à la Ville? », demande-t-il.
La Ville a d’ailleurs déjà aménagé un sentier dans le secteur, ce que peine à concevoir Mario Chapdelaine. « Ce n’est pas la manière de faire, d’investir sur un terrain ne leur appartenant pas, avec les taxes des citoyens, sans avoir passé une résolution au conseil », s’insurge-t-il.
Pascal Tremblay répond que ce sentier était déjà utilisé, mais que des citoyens avaient demandé à ce qu’il soit mieux aménagé et plus sécuritaire, ce que la Ville s’est empressée de faire.
De toute évidence, la rénovation de l’ancien couvent n’est pas près de commencer, puisque l’entrepreneur n’ira pas de l’avant sans avoir la confirmation que la parcelle de terrain lui appartient.
« Une voiture, ça a quatre pneus. S’il y en a un qui est crevé, ça part mal. Tu n’as pas tes quatre roues pour partir. Bien moi ce que je veux régler, je veux régler ça avant de partir », image-t-il.
Si l’on se fie aux propos des deux hommes, la situation pourrait changer rapidement puisque les deux partis se sont dits ouverts à la discussion.