Un drame au Parc des Chutes de Rivière-du-Loup qui bouleverse
Publié le 19 septembre 2022 à 18:11, modifié le 19 septembre 2022 à 18:16
Par: Catherine Pellerin
Le terrible drame qui s’est déroulé à Rivière-du-Loup samedi, continue de bouleverser partout au Québec. Une jeune maman de 37 ans et son bébé de 6 mois ont été retrouvés sans vie, au bas d’une falaise.
Personne ne pouvait se douter samedi après-midi du drame qui allait survenir.
« J’ai pensé à cette mère-là, puis j’avais mal pour elle. Oui, je me suis sentie coupable, parce que je me suis dit, si je l’avais vu…mais je n’aurais pas pu prévenir. Mais il y a toutes ces idées-là qui nous passent en tête quand même »
Les deux corps ont été découverts au bas d’une falaise de 40 mètres, par 5 jeunes femmes. Des cousines qui étaient en visite à Rivière-du-Loup.
« On est descendu, près de la personne qui semblait dormir. C’est là qu’on a vu le petit bébé avec la maman. Pour vrai, c’est les pires images qu’on peut voir », raconte avec émotion Sabrina Cayen.
Le parc des Chutes, qui était alors très achalandé, a rapidement été évacué. Cette dame et ses enfants de 10 et 11 ans, qui résident tout près, ont vu également la scène d’horreur.
« On voyait clairement le poupon », lance Chantal Latendresse.
De nombreux marcheurs ont aussi aperçu la poussette abandonnée. Elle se trouvait au pied d’un escalier qui mène au sommet de la falaise.
« On voyait que quelqu’un l’avait laissée là, vraiment pas dans le sentier, à côté des marches. Je me souviens que ça m’a frappé », affirme un marcheur.
Une dame dit également avoir croisé la jeune maman, qui semblait fatiguée, avec son poupon.
Une jeune femme qui a vécu la guerre en Ukraine
La victime est une jeune femme qui a donné naissance à son enfant en Ukraine, au début de la guerre.
L’histoire de Laurence Couture-Gagnon avait retenu l’attention il y a quelques mois. Elle était travailleuse humanitaire de la Croix-Rouge à l’international. Après avoir connu des problèmes de passeport pour son bébé, elle était rentrée au pays ce printemps.
Sa famille souhaite bien sûr vivre cette épreuve loin des caméras.
Son décès ébranle aussi ses collègues.
Selon les policiers, il pourrait s’agir d’un geste volontaire, mais l’enquête se poursuit.
Peu importe la cause de ces décès, un message est lancé à tous ceux qui vivent de la détresse et à leurs proches.
« Ne pas rester seul, quand on traverse une impasse, d’oser briser le silence » explique Véronique Morin, intervenante du Centre de prévention suicide du KRTB.
« Souvent, on a l’impression qu’on vit des moments difficiles, que ça ne finira jamais, que ça va toujours rester comme ça, mais c’est temporaire. C’est une période à traverser pis c’est toujours mieux de la traverser en étant accompagné », poursuit-elle.
L’organisme offre également un soutien aux endeuillés et aux proches.
« Ne restez pas un témoin silencieux d’une personne en détresse. Si vous êtes témoin d’une personne qui souffre, osez l’accompagner vers les services »
Aide psychologique
Des témoins ont d’ailleurs demandé de l’aide psychologique.
« Mon garçon m’a tout déballé, la position qu’il avait vu de la mère, puis j’ai réalisé qu’il en avait vraiment trop vu. C’est pour ça que je suis allée voir les agents pour leur demander comment je pourrais supporter mes enfants là-dedans », témoigne Chantal Latendresse.
Pour plusieurs, il sera désormais impossible de se promener à cet endroit, sans penser à cette histoire d’une infinie tristesse.
Pour obtenir de l’aide :
1-888-APPELLE
Centre Prévention Suicide Du KRTB : (418) 862-9658