Depuis trois ans, le déficit budgétaire du Musée de la Mer s’élève à 225 000 dollars. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la situation actuelle. « Comme beaucoup de musées au Québec, on est sous-financé, le financement n’a pas été ajusté au niveau de l’inflation depuis plusieurs années. C’est encore plus criant chez les musées en régions éloignées, parce que tout ce qu’on reçoit, c’est par transport, et les frais de transport ont explosé », explique la directrice générale du Musée de la Mer, Carole Lemieux.

L’institution ne blâme pas seulement le gouvernement. À l’interne, on réfléchit à des façons d’attirer un plus grand nombre de visiteurs, plus particulièrement les Madelinots. « On invite les résidents des Îles-de-la-Madeleine à sortir la visite de chez eux et de les apporter au musée. À ce moment-là, pour les résidents des Îles, ça va être gratuit. […] On essaie d’attirer comme je disais les gens les plus concernées par cette histoire-là », indique Carole Lemieux.

Durant la saison 2023-2024, seulement 9 000 visiteurs ont fréquenté le Musée de la Mer. L’organisation souhaite offrir des nouveautés sur une base régulière, afin d’attirer un public plus large. « L’idée, c’est de ne pas répéter la même chose, parce que quand on fait les choses de la même manière, on obtient le même résultat. Donc mon objectif, c’est de brasser un petit peu les choses pour voir qu’est-ce qu’on peut faire pour s’améliorer », poursuit Carole Lemieux.

La fondation du patrimoine des Îles-de-la-Madeleine, presqu’inactive depuis l’agrandissement du Musée de la Mer en 2010, épaulera maintenant le musée dans son financement, qu’on tente de rendre autonome. « Notre première activité, ça va être le 12 août cette année. On fait un cocktail bénéfice. Ça tombe que c’est le 150e anniversaire du début de la pêche au homard aux Îles-de-la-Madeleine. On a profité de l’occasion et on va souligner cette anniversaire-là », mentionne Louis Cormier, président du conseil d’administration du Musée de la Mer et de sa fondation.

Cette activité de financement sera la première parmi tant d’autres. Pour tous les membres du musée, une fermeture n’est tout simplement pas envisageable. « Le musée va survivre, on a un coussin de plusieurs centaines de milliers de dollars, mais on ne peut pas continuer à faire des déficits », souligne Louis Cormier.

Malgré que l’on cherche une certaine autonomie, une chose est claire pour le Musée de la Mer : on demande un appui financier de la part de Québec afin de ne pas seulement survivre, mais d’offrir une belle expérience aux visiteurs.