Un CPE n’attend que l’aval de Québec pour accueillir plus d’enfants
Publié le 23 août 2021 à 17:01, modifié le 23 août 2021 à 17:04
Par: Patrick Giguère

Le manque de places en garderies est criant en Gaspésie et le phénomène est loin d’être nouveau. Le CPE de Port-Daniel-Gascons, qui dispose des infrastructures et du personnel suffisant, se dit prêt à débloquer des places supplémentaires, mais la direction se bute à des dédales administratifs. Alors que de nombreux parents sont forcés de quitter leur emploi, retardent le projet de former une famille ou encore de déménagent parce qu’ils ne peuvent pas trouver une place en garderie pour leurs enfants, c’est un non-sens selon le député de Bonaventure qui dénonce l’immobilisme du gouvernement vis-à-vis la problématique.
Le seul Centre de la petite enfance de la municipalité qui possède 42 places, souhaiterait pouvoir accueillir davantage d’enfants.
«Nous ce qu’on espère, c’est qu’il y ait plus de projets d’optimisation et que ça soit plus facile d’obtenir des places. Nous présentement, on a l’infrastructure. On pourrait accueillir huit enfants de plus. On voudrait faire un groupe multi-âges », explique Jo-Annie Brotherton.
Mais la directrice générale du CPE les P’tits coquillages doit se résigner à attendre l’appel de projets d’optimisation du ministère de la Famille et avoir remporté le concours.
«Pour l’instant on n’a pas de date, mais on a tous ces parents-là qui continuent d’attendre et qui n’ont pas de place. Ici à Port-Daniel-Gascons, on est une municipalité fleurissante. On a des grosses compagnies qui s’installent. On a des déménagements et présentement ça ne bouge pas plus que ça», déplore-t-elle.
45 enfants se trouvent sur la liste d’attente, sans compter plus d’une vingtaine de femmes qui sont enceintes et qui cherchent une place elles aussi.
«Je ne viens pas du coin. Je n’ai aucune famille qui ne peut m’aider à part mes amis. Et mes amis travaillent aussi. On est vraiment seul. Alors c’est soit que je ne travaille pas ou que j’ai une garderie», explique Vanessa Chouinard, qui ne sait toujours pas si elle pourra regagner son poste le 17 septembre au département de radiologie de l’hôpital de Chandler. Elle est inscrite sur la liste d’attente du CPE depuis 18 mois.
«Au moins je suis chanceuse, je viens de la région. J’ai de la famille autour. C’est de la famille qui vient garder de temps en temps. (…) Quand je suis tombée enceinte, je savais qu’il manquait des places, mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là», dit la mère d’un garcon de 8 mois, Catherine Brillant. La résidente de Port-Daniel-Gascons attend toujours une place pour son enfants depuis plus d’un an.
D’après le député de Bonaventure, malgré tous les efforts déployés, on note une diminution de 46% du nombre de places en milieu familial depuis 2009 dans le comté. En revanche, le nombre d’enfants sur la liste a augmenté de 13% par rapport à 2019. Il presse le gouvernement d’agir.
«On demande qu’il agisse et réagisse rapidement et qu’il fasse en sorte que les mouvements migratoires que l’on vit actuellement qui sont positifs en Gaspésie se répercutent par des investissements significatifs pour l’accès à des services de garde. Actuellement, selon le ministère, on couvrirait 98% des besoins, mais la réalité c’est qu’on couvre la moitié des besoins», rapporte Sylvain Roy.
La dirigeante du CPE ne comprend toujours pas pourquoi la formule un enfant, une place, au même titre que l’éducation n’est pas le standard.
«Pourquoi en 2021 on n’est pas là ? Comment ça se fait qu’on ne peut pas avoir un enfant, une place. J’espère que le gouvernement va regarder ça quand il va faire son livre blanc», espère-t-elle.
Le ministère de la Famille n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.