Chaque baril de sirop doit être évalué pour sa qualité, son goût et sa salubrité. Les classeurs ont donc plus d’analyses à faire, mais ils ne sont pas plus nombreux.

« C’est sûr qu’il y a un peu un manque de personnel mais avec la saison presque exceptionnelle, il y a quand même un gros volume de sirop à classer. Donc c’est sûr que ça met beaucoup de pression sur notre système de classement », relate Justin Plourde, président des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent.

Impossible de transformer le sirop tant qu’il n’a pas été classé. Avec le retard anticipé, des stocks dormiront dans les érablières et dans les entrepôts.

« Les cabanes sont pleines de sirop, les acheteurs de sirop sont pleins aussi, donc leur capacité de réception est à la limite », constate Justin Plourde, lui-même acériculteur à Rivière-Bleue.

L’association qui représente les producteurs trouve des solutions pour accélérer les opérations humaines.

« C’est sûr qu’on essaie d’informatiser un peu notre processus avec la langue électronique. »

Pour les producteurs acéricoles, plus le classement du sirop s’effectue tard, plus les paiements entrent tard aussi. Difficile donc de prévoir des investissements.

« T’a tout le temps des projets que tu veux faire, comme le changement de la tubulure, des choses comme ça. Des fois, tu veux améliorer tel site, tel station de pompage. C’est sûr que si tu n’as pas une idée exacte de ton revenu, à ce moment-là, c’est plus difficile de prendre ce genre de décisions-là », confirme Wesley Levasseur, copropriétaire de la Sucrerie des deux versants.

Et certains types de sirop, lorsque laissé trop longtemps dans des barils de plastique, peuvent perdre certaines de leurs propriétés.

« Ça peut comme dégrader ma production avant que le classement soit fait », affirme Wesley Levasseur.

Les vérificateurs ont jusqu’au 30 septembre pour compléter la classification de tous les barils du Québec. L’organisme en charge de cette opération, ACER Division Inspection, n’a pas répondu à nos questions.