Chaque année, lors de la Semaine de la police, la Sûreté du Québec organise une activité pour permettre aux citoyens de discuter avec eux autour d’un café et faire de la prévention.

Des policiers étaient mardi après-midi devant la Boutique africaine chez Papa Noël, qui est un lieu névralgique pour les nouveaux citoyens qui arrivent de l’international. Les agents ont offert gratuitement un breuvage chaud, pour jaser et mieux faire comprendre leur travail.

« Un enjeu majeur dans notre travail, c’est de travailler avec toutes les communautés ethnoculturelles qu’on a sur le territoire », explique Marie Charlebois-Villeneuve, la coordonnatrice régionale en police communautaire du district est pour la Sûreté du Québec.

« Ils ont peur de la police, ils pensent que les policiers sont toujours là pour arrêter les gens », poursuit-elle.

« Les policiers, ils sont là pour nous, pour notre protection, pour notre sécurité. Ce ne sont pas des diables, ce sont des humains comme nous autres et ce n’est pas parce que tu es noir qu’ils vont te donner des contraventions », déclare le propriétaire de la Boutique africaine, Papa Noël Sow.

« Il faut essayer de trouver des façons pour pas qu’ils nous voient en ennemi, ou pire qu’ils nous voient comme des policiers dans leur pays », estime Dave Ouellet, sergent coordonnateur local en police communautaire.

Corruption, brutalité policière ou encore racisme, la perception envers les policiers est souvent négative dans certains pays.

« Dans mon pays, les policiers n’ont pas bonne réputation, ils font des fois l’usage de la force », raconte un homme originaire du Sénégal.

Développer un lien de confiance

Discuter autour d’un café permet aux policiers d’expliquer leur façon de travailler et d’établir un lien de confiance.

« S’ils n’ont pas confiance en nous, et qu’ils ne nous appellent pas, et qu’ils ne dénoncent pas, on ne peut pas les aider », affirme la sergente Charlebois-Villeneuve.

« J’ai vécu une affaire pas du tout le fun, c’est la raison pour laquelle je suis venu ici aujourd’hui, pour en venir en parler avec un policier », soutient un citoyen.

Des policiers songent même à former une équipe de soccer pour jouer contre une ligue à Rivière-du-Loup composée de plusieurs nouveaux arrivants.

« C’est sûr qu’en nous voyons dans un autre but que dans un uniforme, dans un jeu, c’est sûr que ça nous rapprocherait », considère Dave Ouellet.

Selon le plus récent recensement de Statistique Canada en 2021, la population ayant un statut d’immigrant a connu dans la MRC de Rivière-du-Loup une hausse de 73% en dix ans. Selon Marie-Josée Huot, directrice générale du Centre local de développement, la tendance était également à la hausse dans les années suivantes.