Grâce à un procédé de champ magnétique, le rTMS permet de focaliser sur certains points du cerveau pour traiter la dépression majeure. Ce traitement est plus efficace que la médication, mais moins que le traitement par électrochoc. Il détient toutefois un avantage particulier : les effets secondaires pour le patient sont moins importants. «L’électro-convulsivo thérapie est une thérapie excessivement efficace pour la dépression résistante. Cependant elle a son lot d’effets secondaires. On pense à certaines douleurs musculaires, des raideurs musculaires par exemple ou bien des problèmes de mémoire transitoire. Alors avec la stimulation magnétique transcranienne on vient de beaucoup améliorer notre tolérabilité et diminuer énormément les effets secondaires.» explique le médecin psychiatre du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Emmanuel Tremblay.

Au Québec, seuls quelques centres universitaires détiennent cet équipement. Cet appareil est le premier dans notre région. Il a entièrement été financé par la Fondation de la santé de Rivière-du-Loup. Il a coûté 89 000$. «Notre objectif c’est de l’implanter à Rivière-du-Loup et à Rimouski et à la limite même ultimement, d’ici 15 à 20 ans, peut-être même plus proche de la population parce que le fardeau de l’accès à la rTMS c’est qu’on doit venir à l’hôpital à tous les jours.» ajoute l’autre médecin psychiatre du CISSS du Bas-Saint-Laurent en charge de l’appareil, Jean-François De la Sablonnière.

Depuis le début de leur traitement en mai dernier, les deux médecins psychiatres ont compilé des résultats qu’ils qualifient de satisfaisants. «Les résultats sont extrêmement encourageants. La littérature ce qu’elle nous suggère actuellement c’est qu’on aurait 45% de rémission de l’épisode dépressif caractérisé après une utilisation de 20 à 30 séances quotidiennes de stimulation magnétique transcrânienne. Jusqu’à présent je pense qu’on dépasse ça» ajoute Dr De la Sablonnière. Toutefois, comme les traitements pharmaceutiques et par électrochoc, les risques de rechute sont bien présents. «Le simple fait d’avoir fait un épisode dépressif majeur résistant à un antidépresseur, donc avoir recours à la stimulation magnétique est un facteur de rechute supplémentaire.» raconte le Dr Tremblay. Les deux médecins psychiatres envisagent de faire suivre une thérapie de maintien à leurs patients pour diminuer le risque de rechute.