Twin Rivers célèbre son centième anniversaire
Publié le 27 août 2018 à 16:54, modifié le 27 août 2018 à 17:18
Par: CIMTCHAU
Il y a 100 ans jour pour jour les sirènes de l’usine Fraser Papers résonnaient pour la première fois à Edmundston. L’entreprise, qui embauche maintenant près de 300 personnes, a contribué grandement au développement de la plus grande ville du Madawaska.
L’usine de pâtes à papier trône depuis un siècle au cœur d’Edmundston. Un site stratégique pour les fondateurs, membres de familles Fraser, Matheson et Brebner, qui ont su profiter de la proximité avec les États-Unis. «À l’époque, une loi est en place qui dit bien que la pâte à papier entre en franchise aux États-Unis», explique l’historienne Nicole Lang.
C’est en octobre 1918 que le moulin lance ses activités et chamboule l’économie agroforestière de la région. «Les travailleurs des chantiers, les draveurs deviennent des travailleurs d’usines. Ils vont travailler six ou sept jours par semaine. Il n’y aura plus de combinaison avec l’agriculture», mentionne-t-elle.
Dans les dix premières années le nombre de commerces dans la ville a doublé, voire triplé. Plusieurs nouvelles résidences sont construites. L’entreprise possède ses propres maisons. Certains travailleurs sont logés sur la rue Rice. Les employés les plus hauts gradés eux habitent les demeures dans le secteur de la 21e avenue et de l’avenue Fraser.
Longtemps, l’usine a alimenté un clivage entre les anglophones et les francophones. Les postes de gestions étaient occupés par des gens de l’extérieur qui parlaient la langue de Shakespeare.
Du papier spécialisé
Chaque jour l’entreprise produit 820 tonnes de pâte envoyées à l’usine de Madawaska. Celle-ci est dédiée à la fabrication de papier spécialisé, utilisé à l’époque pour les bibles et les magazines.Cela a permis d’amoindrir les effets de la crise économique de 1929 qui a touchée l’industrie du papier journal.
Aujourd’hui l’entreprise continue dans le même créneau. «On fait des étiquettes, on fait les sacs qu’on a au restaurant, donc vraiment plus spécialisé et des produits qui sont moins affectés par l’économie», explique le directeur de l’usine, Roland Légère. Il explique que l’usine est l’une de celles qui investissent le plus dans la recherche et le marketing.
Une croissance en continu
Fraser Papers a connu son apogée dans les années 70.«Dans les meilleures années, l’usine embauche près de 1200 travailleurs temps plein et temps partiel. Alors que dans les crises économiques on voyait le nombre de travailleurs diminuer», affirme Mme Lang.
Au 21e siècle, l’entreprise continue de se moderniser. Des secteurs ont été fermés, de nouveaux équipements sont installés et les façons de travailler évoluent.
«J’ai travaillé dans le département du bois, la manière qu’on faisait, ils nous disaient, ici tu hall la pitoune, des buches de bois, on tirait là-dessus, tu envoies ça. C’était ça la formation ça prenait approximativement 10 min. Maintenant quand tu as une formation là-dessus, ils ont une semaine complète», relate un employé de longue date Denis Dalpé.
Il a également fallu attendre plusieurs années avant que les femmes occupent la même place que les hommes au sein de l’entreprise.
La population est conviée à une journée porte ouverte à l’usine à 10 h le 8 septembre prochain pour célébrer ce centenaire.