Trois-Pistoles : à quoi s’attendre d’un été sans traverse ?
Publié le 12 juin 2020 à 17:06, modifié le 12 juin 2020 à 17:06
Par: CIMTCHAU
Après s’être battu pendant des mois pour sauver la traverse Trois-Pistoles Les Escoumins, la communauté des Basques devra tout de même se résoudre à vivre sans l’Héritage 1 cet été. Heureusement, l’afflux de touristes québécois pourrait sauver la mise.
Il n’y aura pas de lien maritime avec la Côte-Nord cet été dans les Basques. Les Pistolois voient s’envoler 5 millions de dollars en retombées économiques. Devant les délais trop serrés et l’incertitude concernant le tourisme, la décision d’annuler la saison a été prise. Il faut toutefois s’attendre à certaines répercussions selon le maire de Trois-Pistoles Jean-Pierre Rioux.
« Le moteur majeur de notre économie touristique est le traversier à Trois-Pistoles. Dans les semaines durant l’été entre la mi-juillet jusqu’à fin août il y a des semaines c’est 3500 personnes qui traversent ici. C’est plus que notre propre population. Alors ça pourrait laisser des cicatrices financières à nos entreprises. »
Le coup a été difficile à encaisser pour le comité Sauvons l’Héritage qui s’est battu depuis le mois de novembre afin d’obtenir le financement gouvernemental des travaux pour le traversier.
«Nous avons été pris de court. Moi personnellement j’ai accueilli la nouvelle avec un peu d’étonnement. Le financement est peut-être venu un peu tard. Mais s’il y a une année pour laquelle il y aurait moins de conséquences pour une annulation du service de traversier, c’est certainement cette année. Toutes les régions sont dans le même bateau. »
Alors à quoi ressemblera la saison touristique ? À la microbrasserie Le Caveau, on s’attend à ce que les consommateurs locaux répondent présents dès l’ouverture ce lundi. Une terrasse extérieure a été emménagée et l’établissement y servira de la nourriture. N’empêche, c’est l’incertitude pour les prochains mois.
« Ce n’est pas seulement qu’il n’y a pas de traverse c’est qu’avec la situation qu’on connaît avec la pandémie c’est absolument impossible de faire des prévisions. On ne sait pas à quoi s’attendre. Mais avec la route des bières de l’Est, nous sommes convaincus qu’il y aura quand même beaucoup de touristes. » Nicolas Falcimaigne, Copropriétaire Microbrasserie Le Caveau
C’est l’offre globale qui en souffrira avec la fermeture de plusieurs attraits comme l’Île-aux-Basqes, la maison du Notaire et même le bureau d’information touristique. Un facteur vient cependant changer la donne. L’appétit rarement vu des Québécois à visiter la région. Et ça se voit dans le secteur hôtelier dont les réservations se font à un rythme exceptionnellement élevé. Les Québécois pourraient donc venir remplacer le tourisme international qui séjourne à Trois-Pistoles en provenance de la traverse.
C’est sûr que c’est aidant quand il y a un tourisme international, mais cette année c’est vraiment nouveau pour tout le monde on a des nouvelles demandes qui sortent de l’ordinaire. C’est une nouvelle clientèle. » Marlène St-Jean, propriétaire, Auberge le Marbella.
Ça pourrait permettre aux entrepreneurs de sauver une saison qui s’annonçait désastreuse.
« On ne remplira les coffres pour la prochaine saison hivernale, mais en même temps ça peut ouvrir d’autres portes avec des Québécois qui vont venir nous voir 4 saisons au lieu de venir juste l’été. » Marlène St-Jean