Trois mères s’unissent pour que leurs adolescents avec des difficultés aient accès au service de garde
Publié le 14 janvier 2025 à 16:19, modifié le 14 janvier 2025 à 16:49
Par: Alex Delcourt
Trois mères de Tracadie se battent pour que leurs adolescents qui ont un handicap ou des besoins particuliers continuent à avoir accès à un service de garde à l’école. Elles ont appris qu’il sera suspendu dès le mois prochain.
En août dernier, les trois mamans ont appris que leurs enfants ne pourraient plus avoir accès au service. La raison : ils ont plus de 12 ans, qui est l’âge maximal pour en bénéficier. Jusqu’à présent, ils avaient droit à une exemption. Elle ne sera donc plus en vigueur à partir du 21 février.
La nouvelle a frappé de plein fouet ces trois mamans qui devront faire face à une nouvelle réalité.
« Vu qu’ils sont plus âgés, mais qu’ils ne peuvent pas rester seul. Ça nous permettait d’avoir un endroit et d’avoir des personnes de confiance qui pouvaient garder nos enfants. » Cindy Doiron, mère de Kim, 15 ans, qui est autiste
Stéphanie Mallet craint pour son fils Jacob qui est malvoyant, non verbal et à mobilité réduite. Il a besoin d’effectuer des exercices quotidiens, qui sont impossibles à faire à la maison.
« Ils nous suggèrent d’avoir quelqu’un à la maison parce qu’ils veulent fermer ce service-là. Jacob va être isolé. Ses exercices, ça va tout descendre. Ça va tout à recommencer quand il va recommencer en septembre à l’école. Qu’est-ce que va être sa qualité de vie ? Il en aura plus de qualité de vie. » – Stéphanie Mallet, mère de Jacob
Ce qui inquiète particulièrement les mamans, c’est justement l’isolement que pourraient vivre leurs enfants en ne fréquentant plus la halte située dans l’École Le Tremplin.
« C’est le point le plus important. Parce qu’aujourd’hui, là, l’inclusion sociale est comme mise de côté… C’est comme si on avait reculé longtemps en arrière. » – Cindy Doiron, mère de Kim
« Ils sont différents, oui, mais c’est correct parce que ça ouvre des perspectives aux enfants dit normaux. Ça leur montre qu’il y a quelqu’un d’autre. Ça leur donne un cœur pour ces gens-là. Ça ne se peut pas qu’on puisse régresser jusqu’à ce point-là… J’implore vraiment l’aide des gouvernements. » – Chantal Thomas, mère d’Olivier qui a 13 ans et est trisomique
À défaut de trouver une alternative, les parents font appel au ministère de l’Éducation et Développement de la petite enfance pour essayer de conserver leur accès au service et trouver une solution à plus long terme. Leurs démarches n’ont pas donné les résultats espérés pour le moment.
« Kim est non verbale, mais elle a des mots qu’elle aime bien dire. Le mot halte est souvent dit par ma fille. Rendu à la fin février, je ne sais pas ce que je devrai lui dire… Comment je lui explique ça qu’elle ne va plus à la halte. » – Cindy Doiron, mère de Kim
Le ministère de l’Éducation et Développement de la petite enfance ont accusé notre demande d’entrevue, mais n’ont pas fait de suivi mardi.
La halte permet aussi aux parents d’avoir du répit et un peu de temps pour des tâches quotidiennes comme aller à l’épicerie.