Pour rendre l’Héritage 1 aux normes, 120 000 livres d’acier doivent être changées. Le coût de ces travaux est de cinq millions de dollars. Or sans l’aide du gouvernement, le bateau ne sera pas conforme aux critères de sécurité de Transports Canada, ce qui l’empêchera de naviguer.

Il faut dire que la situation des traversiers est une épine dans le pied du gouvernement Legault. Échaudé par les mésaventures de la traverse de Matane-Godbout, on souhaite prendre le temps d’évaluer l’ensemble des liens maritimes de la province.

« Compte tenu du montant nécessaire et de l’incertitude autour des travaux à effectuer sur le navire en fin de vie, le gouvernement a pris la décision de ne pas accorder cette subvention », explique Florence Plourde, attachée de presse au cabinet du ministre des Transports.

Mme Plourde rappelle, toutefois, que des travaux portant sur l’avenir des traverses privées dans l’Est-du-Québec, incluant la traverse saisonnière entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, sont toujours en cours avec la Société des traversiers du Québec.

Denis Tardif face à la musique

Le député de Rivière-du-Loup-Témiscouata a réagi vendredi matin. Il ne veut pas donner de faux espoirs à la communauté et sait très bien que cette décision sera impopulaire.

« Aujourd’hui au moment où on se parle c’est non et je ne donnerai pas de faux espoirs en disant que « peut-être que » c’est non il n’y a pas de traverse, pas de bateau de relève qui est annoncé pour faire le relais entre les deux. »

Un bateau en fin de vie ?

Le gouvernement et la Compagnie de navigation des Basques ont des versions différentes quant à l’état du bateau âgé de 40 ans.  Le secrétaire de la traverse, Jean-Marie Dugas soutient que le bateau est encore bon et ne sait pas où le MTQ a puisé ses chiffres.

« Eux nous parlent d’une décision qui est basée sur une durée de vie du navire d’environ 4 ans et demi alors que nous on a toujours travaillé sur un chiffre qui était plutôt entre 10-12 et même 15 ans sans avoir à passer à une autre cale sèche dans huit ans selon les règles de Transports Canada ».

Cette décision de Québec aura des impacts sur l’économie régionale selon lui,

« On parle d’un 100 millions de dollars dans l’économie sur la durée de vie du navire c’est beaucoup d’argent effectivement et beaucoup d’emplois ici mais aussi sur la Côte-Nord. »

Consternation

Visiblement ébranlé de devoir annoncer cette nouvelle aux employés, le capitaine de la Compagnie de Navigation des Basques, Jean-Philippe Rioux, a publié un long texte sur le réseau social Facebook.

« Dire non à cette subvention c’est directement couper le revenu de 26 familles de la région et en plus 65 emplois indirectement induits. Sans compter toutes les autres entreprises de services qui ne bénéficieront plus des 6 millions en retombées économiques dans la MRC des Basques et celle de la Haute Côte Nord. »

Il demande aux citoyens de manifester leur mécontentement, afin de faire pression sur Québec.

« J’invite donc toute la population à exprimer leur mécontentement. Partager ce statut, faites des commentaires si vous le désirez, vous pouvez même aller jusqu’à faire un vidéo de vous-même et de commenter pourquoi la traverse est un enjeu important pour vous ou votre entreprise. Publiez votre vidéo sur notre page comme un peu une pétition visuelle. »