Traverse Rivière-du-Loup/Saint-Siméon: L’option de privatiser le lien maritime fait réagir
Publié le 17 novembre 2023 à 17:33, modifié le 17 novembre 2023 à 17:50
Par: Allyson Dubé
On vous en parlait hier, le lien maritime entre Rivière-du-Loup et Charlevoix pourrait être privatisé. Il s’agit de l’une des options étudiées par la ministre des Transports Geneviève Guilbault. Une affirmation qui soulève plusieurs interrogations.
«Ça ne remet pas en question l’étude d’opportunité. Ce qu’on souhaitait, ce qu’on voulait, c’était d’évaluer toutes les options possibles », a dit la députée dans Rivière-du-Loup-Témiscouata, Amélie Dionne.
Depuis hier, les réactions fusent de part et d’autre du fleuve, concernant la possibilité de privatiser la traverse et ses infrastructures. Actuellement, le service est administré par un privé, Clarke. Les quais et leur entretien, comme le dragage, sont gérés par la Société des traversiers du Québec.
«Nous ce qu’on demande, c’est de mettre une pause là-dessus et de voir si on n’a pas un autre opérateur privé comme Clarke qui voudrait opérer avec son propre bateau et aussi s’occuper du dragage », expliquait la députée.
La privatisation du lien maritime est donc une option parmi tant d’autres évaluées par le gouvernement actuellement. Mais quelle compagnie pourrait s’intéresser à opérer la traverse et avec quel navire? Est-ce que l’opérateur aurait accès à une subvention pour couvrir les mois déficitaires?
«L’idée c’est de soulever toutes les pierres », a souligné Amélie Dionne.
Sur les deux rives, plusieurs questions demeurent.
«Je suis mi-figue mi-raisin. Je suis surpris. Moi c’est sûr que si ce sont des analyses qui sont faites pour garder la traverse à Rivière-du-Loup, et qu’ils lèvent toutes les pierres possibles pour arriver à un résultat que l’on conserve notre traverse, moi je n’ai rien contre ça », de dire Mario Bastille, maire de Rivière-du-Loup.
«Ce que je comprenais depuis des années, c’était plutôt d’étudier pour prendre à la charge publique le service de traversier Rivière-du-Loup/Saint-Siméon, et là on arrive avec un genre de projet où on donnerait ça à l’ensemble du privé, ce qui m’étonne beaucoup », a réagi le maire de Saint-Siméon, Sylvain Tremblay.
Les maires attendent de connaître les détails de l’appel d’intérêt qui sera bientôt lancé.
«Je n’ai pas de crainte à ce niveau-là. Je voudrais juste voir les implications d’un privé », a dit Mario Bastille.
«Ce qui m’inquiète, c’est qu’on cherche à avoir une rentabilité. Nous notre attente du côté de la rive nord c’est justement d’étirer la saisonnalité ce qui serait très difficile dans un scénario qui serait complètement privé », avait pour dire Sylvain Tremblay.
«Ça ne change pas nécessairement grand-chose, ce sont les coûts qui vont jouer, ce serait la capacité d’opérer », a spécifié Amélie Dionne.
«Nous ce qui est important, c’est que le service reste ici. Que ce soit gouvernemental ou privé, ça ne change absolument rien », estime Charles Pomerleau, coprésident de Tourisme Rivière-du-Loup.
«Peu importe le scénario qui va être envisagé, je pense qu’ils doivent tenir en compte les préoccupations du milieu, qui doit aussi être le plus viable dans une pérennité à long terme », a conclut Claudette Migneault, directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.
Les résultats de l’étude seront déposés en décembre 2023, et la décision officielle à savoir si la traverse demeurera à Rivière-du-Loup ou déménagera à Cacouna sera prise ultérieurement.