Les insulaires, tout comme les élus, ont appris dans les médias que la STQ envisageait de dépenser 52 millions de dollars pour la réfection des quais de L’Isle-aux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive d’ici 2026.

Le maire de l’île, Christyan Dufour, considère qu’il s’agit d’un gaspillage d’argent alors qu’il réclame depuis des années que le gouvernement investisse dans un déménagement du quai à Baie-Saint-Paul.

« C’est de l’argent dépensé… Ils seraient aussi bien de prendre ces 50 millions pour commencer à faire les quais neufs », lâche Christyan Dufour en entrevue.

Le maire est appuyé par des commerçants et insulaires qui ont publié ce matin une lettre ouverte. Ils reprochent à la STQ de ne pas les consulter et qualifient la décision de « pansement très coûteux ».

« On s’entend que on ne parle même pas de communication quand on est tout seul à parler. On parle d’un monologue donc de notre côté on pose des questions, on a peu de réponses puis de l’autre côté, il n’y a aucune discussion qui se fait avec le milieu », se désole Éric Desgagnés, copropriétaire de la Cidrerie et Vergers Pedneault, l’un des signataires de la lettre.

Le maire et les signataires déplorent aussi la décision de la STQ de déployer des navires inadaptés pour la haute saison touristique. Ils craignent particulièrement les bris de service.

« Ils vont enlever un bateau à Québec en pleine saison touristique, un autre à Tadoussac. Ça fait qu’ils vont débrayer deux traverses pour nous donner un service qui sera pas optimal », lance le maire Dufour.

Les commerçants rappellent que l’île connaît depuis quatre ans une baisse d’achalandage de plus de 40 % liée aux incertitudes du traversier. À cela s’ajoute la menace d’une grève illimitée par les officiers de navigation.

« On veut une réflexion stratégique sur notre avenir à nous, mais pas géré par des gens qui ne comprennent pas notre réalité », demande Éric Desgagné.

La députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré se range du côté des insulaires. Elle a effectué plusieurs rencontres à l’île dans les dernières semaines, notamment une en présence du ministre de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien.

« On a entendu les insulaires, on a entendu les commerçants. On veut avoir aussi le son de cloche de la STQ, ce que eux disent de leur côté et quels efforts ils font aussi pour informer les insulaires et les commerçants des arrêts de service, des bris, de l’entretien… », affirme Kariane Bourassa.

Tous les regards sont maintenant tournés vers le traversier. Un commerçant nous a confié que si la prochaine saison touristique était aussi catastrophique que les précédentes, son commerce ne pourrait pas survivre.