Ça fait déjà 20 ans que le Bureau international du Travail a décrété la journée  du 28 avril pour honorer la mémoire des personnes blessées ou décédées dans un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.

«On a aussi une pensée pour toute leur famille leurs collègues de travail et leur proche qui sont touchés. On sait que les accidents ç’a touchent toujours les travailleurs et travailleuses» explique Elyssa Fontaine, responsable des communications à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Martin Boudreau-Labillois n’aura jamais la chance de suivre les traces de son père et de devenir officiellement pêcheur de crabe et d’homard. Le mécanicien de 29 ans, qui venait d’acheter son propre bateau est décédé de manière brutale le 8 juillet 2019,  alors qu’il tentait de réparer une fuite d’huile hydraulique sur le grappin d’une chargeuse sur roue aux Produits Forestiers Temrex de Nouvelle. La scierie a été tenue en partie responsable du tragique incident.

«Il aimait quand même beaucoup la mécanique. C’était son métier premier et il avait étudié dans ça aussi. Il avait de multiples intérêts et de multiples projets. Il était toujours en train d’aider et de rire», se souvient sa soeur, Cynthia.

Les douleurs sont encore vives pour la famille Boudreau-Labillois et principalement pour la mère du défunt.

«Elle n’a pas pu retourner travailler non plus vu qu’elle a appris sur son lieu de travail. (…) C’est sûr en plus dans tout le contexte d’une petite région où tout le monde se connaît, il y a le après aussi. La région a vécu le choc. Partout où on allait, les gens venaient nous voir et nous en reparlaient», laisse-t-elle tomber.

Sa sœur Cynthia profite de cet événement international qui est souligné dans 70 pays pour qu’on se souvienne de son frère et pour conscientiser les travailleurs.

«Des fois, on travaille, ça va vite. On est dans nos automatismes puis on ne prend pas toujours le temps, mais je pense que c’est quand même important que le message passe pour que les gens fassent plus attention. On risque des fois notre vie en allant travailler. On ne le voit pas de même, mais c’est important. »

En Gaspésie-Les-Îles, dans la dernière année, les cas de lésions professionnelles recensés sont à la hausse s’établissant à 1420, comparativement à 1040 en 2021.   Le nombre de personnes ayant perdu la vie a diminué passant de 7 à 4 pour la même période.

«À ce moment-ci, c’est un peu tôt pour essayer de tirer des conclusions et des chiffres», indique Mme Fontaine.