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Travailleurs étrangers : Les chambres de commerce font front commun pour un moratoire

Publié le 28 février 2025 à 17:29, modifié le 28 février 2025 à 17:29

Par: Francis Gallant

Les nouvelles règles concernant l’embauche de travailleurs étrangers continuent d’être vivement dénoncées et de faire craindre le pire pour bien des entreprises. Les chambres de commerce ont décidé de faire front commun et d’exiger un moratoire.

Ce moratoire est demandé aux deux paliers de gouvernement. Les petites et moyennes entreprises de la région sont durement touchées par ces nouvelles restrictions, qui limitent à 10% la main-d’œuvre étrangère temporaire.

« Ces travailleurs sont importants pour nos entreprises, pour notre région et même pour la vitalité », débute Claudette Migneault, présidente-directrice générale, Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.

« Ils alimentent les commerçants d’ici, vivent ici », ajoute Annie Simard, la directrice générale, Chambre de commerce de Charlevoix.

« On espère vraiment de trouver des solutions. On veut les garder », souhaite Joanna Lortie, vice-présidente à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup.

Un casse-tête pour des entreprises dans un contexte d’incertitude économique. À la fin de 2024, le Québec enregistrait 127 000 postes vacants. L’année précédente, un peu plus de 62 000 permis ont été délivrés pour des travailleurs étrangers temporaires.

« Dans les domaines où les travailleurs étranges sont, malheureusement, les Québécois ne veulent pas faire ce genre de travail là », précise la vice-présidente de l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup, Joanna Lortie.

« On parlait de 31,4% des travailleurs étrangers temporaires dans des entreprises de notre région.  Ça représente, 11,21% de travailleurs qu’on perdrait, alors, il y a quand même un écart », souligne la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.

« Le secteur touristique qui bien évidemment est impacté aussi. Les secteurs de la santé et de l’Éducation sont très touchés », ajoute Annie Simard, de la chambre de commerce de Charlevoix.

De son côté «Aliments Asta» qui œuvre dans l’abattage et transformation de viande de porc est aussi durement touché.

« Nous avons déjà à l’emploi 170 travailleurs étrangers temporaires, on risque de perdre 60 travailleurs. Ça fait en sorte qu’on devra transformer plus en coupe primaire avec des coupes à moins de valeurs ajouter », explique, Édith Laplante, la directrice exécutive au Développement organisationnel, d’Aliments Asta inc.

Selon un sondage effectué auprès de 18 entreprises de la MRC de Rivière-du-Loup, près de 3,7 millions dollars ont été investis pour accueillir et former ces travailleurs.

« On a construit des maisons à Saint-Alexandre pour pouvoir les loger. Ils consomment aussi dans nos épiceries, dans nos restaurants, ils achètent des voitures », selon Édith Laplante, d’Aliments Asta.

« Plusieurs sont venus avec leurs familles, alors c’est un deuil qui eux-mêmes devront faire et nous aussi », dit Joanna Lortie.

Dans les prochaines années, près d’un million de travailleurs prendront leur retraite. Les Chambres de commerce demandent donc à Québec et Ottawa d’agir rapidement.

« Allez en entreprise, parlez avec les gens, constatez sur le terrain comment ces travailleurs-là sont importants », termine Claudette Migneault, la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.