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Tragédie de L’Isle-Verte : ce qui a changé, 8 ans plus tard

Publié le 21 janvier 2022 à 17:28, modifié le 21 janvier 2022 à 17:45

Par: Catherine Pellerin

Huit ans après la tragédie du Havre à L’Isle-Verte, que reste-t-il des recommandations du coroner? La tragédie, qui a fait 32 victimes le 23 janvier 2014, a bouleversé tout le Québec. Difficile encore aujourd’hui de savoir si ce drame aurait pu être évité. Les services incendie et les résidences pour aînés ont corrigé bien des lacunes, mais il reste encore du chemin à faire, selon certains.

« Toute la question de la prévention est devenue un mot clé qu’il faut appliquer au quotidien », explique Gervais Darisse, le président de la Fédération des OSBL d’habitation du Bas-Saint-Laurent.

Les normes sont plus strictes dans les résidences pour aînés. Pratiquement le double, soit 60%, sont maintenant dotées de gicleurs. Les autres devront l’être d’ici décembre 2022. Plusieurs ont dû fermer, faute de pouvoir payer la facture.

Les exercices d’évacuation et les simulations sont aussi beaucoup plus fréquents pour le personnel.

Que devrait-on encore améliorer? « Québec n’a pas interdit les cigarettes dans les chambres et je trouve ça inacceptable », répond Gervais Darisse.

L’obligation de mettre en place des surveillants est aussi difficile à mettre en place.

« Dans les petites résidences, ils ne voient pas comment ils peuvent assumer une surveillance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C’est obligatoire à l’heure actuelle, mais ce n’est pas appliqué », poursuit-il.

 

Des services incendie mieux préparés?

Les pompiers sont mieux formés et fini la clause « grand-père ». Bien des casernes ont aussi de meilleurs équipements.

Les renforts sont appelés automatiquement lors d’une intervention à haut risque. Les délais avant de prêter main-forte à de petites municipalités éloignées demeurent tout de même un enjeu.

« Penser que tous les services incendies sont prêts à faire face, 8 ans plus tard, au drame de L’Isle-Verte, dans les mêmes conditions, selon moi, c’est utopique », estime Éric Bérubé, directeur, du Service de sécurité incendie de la Ville de Rivière-du-Loup.

Des services incendie se sont regroupés, mais pas autant que le coroner l’aurait souhaité.

« Il reste du travail à faire. Si on se rappelle au début des années 2000, on avait à peu près 960 services d’incendie au Québec. Actuellement, on en a 639 », explique Jean Melançon, coprésident de l’ ACSIQ.

« Je pense que c’est l’avenir, les regroupements, justement pour baisser les coûts de tous les services incendies puis pour vraiment amener une force de frappe », ajoute Robin Laplante, directeur du Service de sécurité incendie KamEst.

Bientôt une nouvelle construction

Sur le site de l’incendie, le temps semble s’être arrêté depuis des années. La section du bâtiment, qui était restée debout, devrait finalement être démolie pour laisser place à une nouvelle résidence pour aînés.

« On est rendu ailleurs dans notre tête, on est des gens résilients, mais on a hâte d’avoir une belle bâtisse avec un terrain aménagé et surtout de la place pour garder nos aînés dans notre municipalité », affirme la mairesse, Ginette Caron.

Le projet de 20 logements devrait bientôt être annoncé. Un véritable soulagement pour les citoyens de L’Isle-Verte, qui sont confrontés à ce terrible souvenir, jour après jour.