Durant les procédures judiciaires , l’accusé de 18 ans ne peut entrer en  contact avec quatre personnes, dont les identités sont protégées par une ordonnance de non-publication.

Lors de l’audience de quelques minutes, le chauffard est demeuré calme.

Le tribunal s’est objecté à sa remise en liberté.

Gabriel Noël et Dylan Samuel-Francoeur, deux jeunes hommes considérés comme des bons-vivants, et des passionnés de véhicules à moteur, ont tragiquement perdu la vie mercredi après-midi sur la route 132 à Rivière-au-Renard.

« Ils étaient tout le temps ensemble. Ils disaient : ‘’ bon on va faire du motocross ensemble, on s’en va faire une ride de char ensemble. Ça ne faisait pas longtemps que Gabriel avait son permis. (…) Ils ont participé à des activités de la maison des jeunes. Ils étaient aimés de tout le monde. Les jeunes sont venus me voir à la maison des jeunes et ils sont en pleurs», fait savoir Marc Debain, un travailleur de rue de Gaspé qui côtoyait à l’occasion les victimes.

L’enquête policière se poursuit, mais des témoins se sont confiés à notre journaliste. Une des belle-sœurs d’une des victimes raconte avoir assisté au drame, à quelques secondes près. Selon elle, une première voiture serait d’abord entrée en collision avec la Honda Civic conduite par Gabriel Noël, une des victimes. Celui-ci serait alors sorti du véhicule pour constater les dégâts. C’est à ce moment qu’il aurait été percuté à haute vitesse par la camionnette conduite par Simon Chouinard, tuant, du même coup, Dylan Samuel-Francoeur, 18 ans.

« Dans le fond, le père à Simon aurait essayé de bloquer le chemin à Gabriel et il aurait peut-être foncé dedans, et le char s’est ramassé dans le canal. Après, Gabriel serait sorti du véhicule pis Simon aurait foncé dedans», raconte la femme.

Selon nos informations, c’est une dispute entre jeunes qui serait à l’origine du drame.

« Gabriel m’avait juste dit qu’il voulait y foncer dedans quand il allait le voir. C’est pas mal ça qu’il m’avait dit», ajoute celle qui a discuté avec les deux victimes peu de temps avant le drame.

« C’est vraiment une tragédie et ce qui ne devait pas arriver. Ça a été un mélange de personnes. Ce n’est pas tout le monde qui était impliqué dans cette histoire-là. C’est un règlement de compte qui a coûté cher», laisse tomber la cousine de Dylan, Mélissa Laflamme.

Pour protéger l’enquête en cours, la Sûreté du Québec ne confirme pas ces informations.

« Par respect pour les familles des personnes décédées qui, elles aussi veulent obtenir des réponses et comprendre ce qui s’est produit là, vous comprenez qu’on ne pourra pas s’avancer sur les circonstances entourant cette collision», s’est contenté de dire le porte-parole du corps de police provincial, le sergent Claude Doiron.

Dans un milieu très uni, où tout le monde se connaît, le maire de la Ville, qui est aussi sous le choc, invite la population à se serrer les coudes.

«C’est tout ce que je peux espérer. C’est qu’il y a une solidarité dans le village et qu’on ne se mette pas à se déchirer ou à se diviser. Soyons solidaires entre nous les uns les autres », demande Daniel Côté.

Simon Dufort-Chouinard doit revenir en cour lundi prochain pour la suite des procédures.