Température anormalement chaude dans le St-Laurent et la Baie-des-Chaleurs
Publié le 22 juillet 2020 à 18:30, modifié le 22 juillet 2020 à 15:03
Par: CIMTCHAU
Les eaux du Saint-Laurent et de la Baie-des-Chaleurs sont anormalement chaudes cet été. Avec la vague de chaleur de la fin de mois de mai, la température de l’eau a été à son point le plus chaud un mois plus tôt qu’à l’habitude.
Si la chaleur de l’eau des côtes gaspésienne peut être appréciée des baigneurs, elle est fortement anormale.
« On a eu des eaux qui étaient plusieurs degrés jusqu’à 5 degrés Celsius à la fin juin début juillet au-dessus de la climatologie », explique Peter Galbraith, chercheur scientifique à l’Institut Maurice-Lamontagne.
L’eau s’est donc réchauffée beaucoup plus tôt qu’à la normale entre autres près des Îles-de-la-Madeleine où l’eau pouvait se trouver jusqu’à 16 degrés début juin alors qu’elle est à 11 degrés normalement. «Ça commencé il y a un mois et ça grimpé en flèche avec les canicules puis ça s’est relativement stabilisés depuis », ajoute-t-il.
Alors que les pointes de température s’échelonnent normalement sur une ou deux semaines, cet été, la période s’étale sur près de 2 mois. « Ça fait un été avec des températures chaudes très long, ç’a commencé très tôt », mentionne M. Galbraith.
Si la température de l’eau de surface des Îles-de-la-Madeleine est maintenant dans la moyenne saisonnière, ce n’est pas le cas partout. « La baie des Chaleurs est encore énormément au-dessus de la normale de plusieurs degrés Celsius en termes de température de surface. Je dirais un bon 3 degrés Celsius au-dessus », relate-t-il.
Malgré que la chaleur des eaux de surfaces soit anormale et rare, la situation de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine n’inquiète pas pour le moment cette chercheure en exploitation des ressources vivantes qui n’observe pas de conséquence.
« Au niveau de la biodiversité, pour l’instant, aucune, parce qu’on parle d’un phénomène ponctuel. Les espèces qu’on retrouve ici sont adaptées à des variations saisonnières très fortes », souligne Marie-Julie Roux, chercheure en halieutique à l’Institut Maurice-Lamontagne. C’est le cas pour le crabe des neiges. « Lui ce n’est pas un problème, si l’eau est un peu trop chaude en milieu côtier à son gout il se déplace en profondeur et il est très bien », précise-t-elle.
Le homard lui peut vivre jusqu’à des températures oscillantes entre 15 et 25 degrés. Il peut s’adapter donc, sauf si le phénomène de température chaude est récurant comme ce fut le cas sur la côte est américain. « Une augmentation de l’eau a causé le déplacement du homard en Nouvelle-Angleterre. Donc on en a moins en Nouvelle-Angleterre maintenant on en a plus ici », soulève Mme Roux.
Même si plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte l’association des pêcheurs des îles a pu se réjouir d’une hausse de 14% de ses récoltes comparativement à l’an dernier.