«N’ayant pas les ressources financières pour affronter ça et n’ayant pas non plus les ressources psychologiques, j’ai décidé de mettre un terme à Taxi Fortin», dit le propriétaire, Denis Fortin.

Après près de 70 ans d’un service de navette de la Gaspésie vers les grands centres tels Québec et Montréal, le propriétaire de Taxi Fortin a décidé de cesser ses opérations à la suite d’une requête de révocation de permis de la part d’Orléans Express à la Commission des Transports.

«Officiellement, Taxi Fortin offre et permet à ses passagers de descendre et de monter à des points qui ne sont pas autorisés par le permis qui lui est octroyé par la Commission des Transports du Québec», mentionne Marie-Hélène Cloutier, vice-présidente Keolis Canada.

Cette façon de faire de Taxi Fortin a eu un effet direct sur l’achalandage du service d’Orléans Express selon le transporteur.

«Orléans Express a des problématiques d’achalandage sur le réseau depuis maintenant plus de 5 ans. Il y a même eu une ré-ingénierie de notre réseau en 2015 pour sauver les services en région. Lorsqu’un autre transporteur prend des passagers sur notre réseau, c’est certain que ça a un impact au final sur l’achalandage total», ajoute la vice-présidente de Keolis Canada.

Ridicule, rétorque le propriétaire de Taxi Fortin: «c’est une aiguille dans une botte de foin pour Orléans Express.»

Ce sont environ 3500 passagers par année qui utilisaient le service en Gaspésie. Propriétaire depuis 2010, Denis Fortin avait fait une demande en 2015 pour prolonger ce permis. Orléans Express s’y était opposé à l’époque. Denis Fortin avait alors déjà vu qu’il était difficile de se battre contre la multinationale.

Les conditions du permis permettent à Taxi Fortin d’embarquer des passagers de Gaspé à La Martre et ensuite de fermer ses portes sur le parcours jusqu’à Québec et Montréal.

«Ce qui est vrai dans l’histoire, même avec les propriétaires antérieurs, on débarque des gens à Québec oui, mais si des gens veulent débarquer à Drummondville, St-Hyacinthe, Longueuil ou Brossard, on les débarque chez lui quand même. On est sur notre passage», explique Denis Fortin.

La MRC Côte-de-Gaspé souhaite trouver des solutions afin d’éviter que ce permis soit révoqué.

«Que ce soit la même entreprise qui pourrait conserver le permis en modifiant certains éléments à la demande de la commission ou pouvoir transférer le permis à une nouvelle entreprise qui pourrait être mise sur pied», stipule Bruno Bernatchez, directeur général de la MRC.

Bien que Denis Fortin soit toujours détenteur d’un permis, il a pris la décision de cesser les opérations de Taxi Fortin. Le directeur général de la MRC Côte-de-Gaspé mentionne qu’une décision à savoir si ce permis, le dernier du genre au Québec, sera révoqué ou non, sera connu le 5 mars.