Tarifs douaniers : liens fragilisés entre le Nord-Ouest et le Maine ?
Publié le 6 février 2025 à 16:03, modifié le 6 février 2025 à 16:03
Par: Mylene Thomas
L’incertitude règne toujours face aux tarifs douaniers américains et les conséquences pour l’économie du Canada. Les liens entre les communautés du Madawaska et du Maine pourraient aussi se fragiliser davantage.
Les communautés se trouvant à la frontière du Maine et du nord-ouest du Nouveau-Brunswick entretiennent des liens sociaux et familiaux forts depuis des décennies « ce sont des liens qui sont ancrés historiquement depuis très longtemps, des habitudes de commerces des habitudes de visiter de fréquenter les deux rives » a rapporté Julien Massicotte, sociologue et professeur de sociologie à l’Université de Moncton, Campus Edmundston. « La proximité géographique culturelle historique est quand même forte » selon Pierre-Marcel Desjardins, économiste et professeur à l’Université de Moncton.
Mais avec le climat actuellement difficile, les relations pourraient s’effriter « d’être un peu plus réticent à traverser les frontières par exemple justement quel traitement on va recevoir ? C’est une manière de manifester mon désaccord» a exposé Julien Massicotte.« Tous les éléments qui se jouent entre les deux pays se succèdent d’un seul coup, les gens commencent à sentir qu’ils commencent à perdre confiance» a relaté Lisa Lavoie, professeure en sciences du comportement à l’Université du Maine aux États-Unis. « Ça va les fragiliser, mais je ne dirais pas pour toujours. On va continuer à faire affaire avec les États-Unis, mais on n’a peut-être perdu notre innocence » a raconté Pierre-Marcel Desjardins. «Ce n’est pas aller l’un contre l’autre c’est se rejoindre c’est ça qui serait important donc la guerre ce n’est pas de quoi qu’on cherche», « on ne sait pas ce qui va arriver on attend de voir avant de prendre des décisions » ont confié des citoyens.
Déjà par le passé, les liens ont été lourdement fragilisés avec les attentats terroristes du 11 septembre « le trafic aux frontières a considérablement diminué : le taux de change et la nécessité d’avoir un passeport, il y a de la peur et de l’incertitude » a précisé Lisa Lavoie. « Depuis quelques années on a vu un déclin marqué, on a vu la réalité inter frontalière changé » a allegué Julien Massicotte.
Les décisions de Trump pourraient créer une certaine méfiance « est ce qu’on va blâmer des citoyens pour une situation qui est essentiellement politique ? » s’est demandé le sociologue.
La menace des tarifs douaniers plane plus que jamais, il ne reste plus qu’à attendre la fin du sursis de trente jours « ça peut être essoufflant, fatiguant d’être sur le qui-vive se dire ok c’est aujourd’hui qu’on va subir la menace Trumpienne » a t-il ajouté.