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Tarifs américains : le Bas-Saint-Laurent forcé de s’adapter… et vite!

Publié le 4 mars 2025 à 17:52, modifié le 4 mars 2025 à 17:59

Par: Ariane Boyer

Dès aujourd’hui, le Canada impose des droits de douane de 25 % sur 30 milliards de dollars de produits américains. Une mesure qui risque d’alourdir la facture des consommateurs, car plusieurs produits du quotidien sont touchés : jus d’orange, beurre d’arachide, bière, café, électroménagers, vêtements, entre autres.

Une frustration palpable chez les consommateurs

Les hausses de prix sont déjà ressenties par plusieurs citoyens, qui expriment leur mécontentement.
« Ça fait longtemps qu’on a commencé à faire des choix… », confie un consommateur interrogé.

D’autres critiquent ouvertement la politique du président américain :
« Il pense juste à son derrière! Il ne pense pas aux autres qui doivent payer leur loyer, le coût de l’épicerie et tout ça… donc oui, ça fait chier! »

Malgré tout, certains acceptent la situation avec résignation :
« Les produits québécois et canadiens, ça coûte cher…!? On va vivre avec. On n’a pas le choix. »

Une nouvelle vague de tarifs dans 21 jours

Et ce n’est qu’un début. Dans 21 jours, la liste des produits touchés s’élargira à 155 milliards de dollars, incluant les véhicules, l’acier et l’aluminium.

L’industrie manufacturière sous pression

Chez Lepage Millwork, une entreprise de fabrication de portes et fenêtres à Rivière-du-Loup, le compte à rebours est enclenché. Son directeur général, François-Xavier Bonneville, se prépare aux défis à venir :
« Dans 21 jours, toute la balance, on va l’intégrer. Donc moi, ce que je vois, c’est une invitation à se réajuster en dedans de 21 jours. »

Les manufacturiers doivent s’adapter en revoyant leurs chaînes d’approvisionnement et en négociant avec leurs fournisseurs. « Nos fournisseurs vont avoir des augmentations parce qu’ils importent. Et eux, ils vont dire : nous, on n’est pas capables d’absorber ça, on va faire des augmentations de prix. Normalement, ils donnent un préavis… est-ce qu’ils vont le faire cette fois-ci? C’est dur à dire », s’inquiète Bonneville.

Des tensions commerciales, mais une certaine résilience

Si ces mesures peuvent engendrer des tensions avec les clients américains, la réalité est plus nuancée. « Pour eux, c’était une vraie menace. Ils ont dit : moi, si vous faites ça, je ne serai plus capable de faire vivre mon entreprise. Mais quand on leur a dit qu’on allait être capables d’en prendre chacun une partie, ils étaient d’accord avec ça », explique Bonneville.

Des impacts économiques à prévoir

Selon Claudette Migneault, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, les répercussions ne seront pas immédiates, mais se feront sentir sur plusieurs semaines :
« On parle d’impacts qui ne seront pas ressentis demain matin, mais qui vont plutôt s’échelonner sur une période de quatre à six semaines. »

160 000 emplois menacés au Québec

Le gouvernement du Québec estime que ces tarifs pourraient mettre en péril jusqu’à 160 000 emplois au cours des six prochains mois. Cependant, au Bas-Saint-Laurent, il est encore trop tôt pour chiffrer les pertes d’emplois potentielles. « On n’a aucune idée du délai pendant lequel ces mesures vont durer. Par contre, on a la mainmise sur ce qu’on peut faire de mieux », souligne Claudette Migneault.

Une guerre commerciale sans gagnant

Plusieurs experts estiment que cette situation entraînera un ralentissement économique des deux côtés de la frontière.
« Nous, ce qu’on anticipe, c’est que quelque part, l’économie du Canada va ralentir, avec celle des États-Unis aussi. Quand tout le monde ralentit, c’est le début de la récession. Qu’est-ce qu’il va se passer avec ça? C’est inquiétant », conclut François-Xavier Bonneville.

Une aide financière de Québec pour les entreprises

Face aux préoccupations du milieu des affaires, le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé cet après-midi une aide financière pouvant atteindre 50 millions de dollars pour soutenir les entreprises ayant besoin de liquidités.