Suicide : Deux Charlevoisiens touchés de près se confient
Publié le 4 février 2022 à 16:53, modifié le 4 février 2022 à 17:27
Par: Jérôme Gagnon
Trois suicides par jour surviennent encore au Québec malgré les initiatives pour parler de santé mentale. En cette semaine nationale de prévention du suicide, notre équipe s’est entretenu avec deux Charlevoisiens qui ont été touchés de près.
Parler du suicide, sauve des vies.
« Donc le plus de gens qui sont conscientisés et sensibilisés au suicide vont avoir tendance à pouvoir mieux s’outiller pour amener de l’aide à leurs proches. », explique Emanuelle Soucy, coordonnatrice des activités et des communications au CPS Charlevoix.
Cette thématique dans le cadre de la semaine nationale du suicide a inspiré le Centre de prévention du suicide de Charlevoix. Des citoyens, qui ont déjà utilisé ce service d’aide, dont Jourdan et Bernadette, lancent aujourd’hui un message aux personnes en difficulté.
« Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Ce n’est pas quelque chose de négatif », indique Jourdan Franck.
Aux prises avec une dépression en raison d’un épuisement professionnel, une rupture amoureuse et une perte d’emploi ont aggravé la situation de Jourdan Franck. Il estimait être au bout du rouleau.
« Je suis allé au bureau de mon intervenante au centre de prévention. Elle me dit : et bien Franck, on n’avait pas rendez-vous aujourd’hui. Je dis : non je sais, mais là je suis rendu au bout. Elle répond comment ça et je dis simplement je suis au bout, là ça ne marche pas », raconte l’homme.
Hospitalisé par la suite, l’homme a tranquillement retrouvé la voie du bonheur. Il travaille désormais comme préposé aux bénéficiaires.
« Je me suis acheté une maison, c’est un nouveau départ, un nouveau défi et puis avec tout l’aide que j’ai eu, je peux dire que je vais bien », dit fièrement le Charlevoisien.
De son côté, Bernadette est endeuillée. Sa fille Morgane s’est enlevée la vie à l’âge de 12 ans. Une épreuve inconcevable pour une mère.
« C’est un traumatisme et on ne s’en rend pas compte au début. C’est par la suite que ça commence à tourner dans la tête. La vie bascule complètement et c’est à ce moment-là que le centre de prévention du suicide de Charlevoix est intervenu et est rentré dans ma vie », mentionne-t-elle.
La belge d’origine a tranquillement fait son deuil aujourd’hui. Elle témoigne en l’honneur de sa fille dont elle pense tous les jours.
« C’était une petite fille à adorable évidemment c’était ma fille et c’était une petite-fille très dynamique qui adorait le sport et qui était super gentille, très sympathique avec les autres », énumère la femme.
Jourdan et Bernadette invite tous ceux et celles en situation de détresse à solliciter l’aide d’un professionnel.
« C’est important de savoir que l’on peut compter sur eux à tout moment et qu’on peut les contacter », ajoute Bernadette.
Le centre de prévention du suicide de Charlevoix incite les citoyens qui vivent des moments difficiles à demander de l’aide.
Pour les joindre :
418.665.0096
de 8h30 à 12h00 et de 13h00 à 16h30
En tout temps, au
1.866.APPELLE
soit le 1.866.277.3553