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Son bébé décède lors de son accouchement : un problème de gestion, selon la maman

Publié le 23 décembre 2021 à 16:24, modifié le 23 décembre 2021 à 20:03

Par: Catherine Pellerin

Alors que la situation en obstétrique à l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac préoccupe, une maman du Témiscouata a décidé de raconter à CIMT-TVA la terrible épreuve qu’elle traverse. Son bébé est décédé récemment lors de son accouchement. La jeune femme se demande si ce drame aurait pu être évité.

Sans vouloir blâmer qui que ce soit, Lindsay Desbiens se pose énormément de questions. Selon elle, un problème de gestion a causé le décès de sa fille.

La maman n’a eu aucune complication pendant sa grossesse. Vers 38 semaines, son bébé s’est retourné pour se placer en siège. Le médecin lui aurait alors dit d’attendre, qu’un accouchement naturel était toujours possible. Une césarienne est prévue, mais à 40 semaines et 5 jours, soit le 4 novembre.

Quelques jours avant, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, elle perd ses eaux. Du sang se trouve dans le liquide. Rapidement, elle se rend à l’urgence avec son conjoint. L’hôpital de Notre-Dame-du-Lac est situé à une dizaine de minutes de sa résidence. Dans la soirée, le cœur de sa petite Letty battait toujours.

À son arrivée à l’hôpital, les infirmières essaient de prendre les signes vitaux du bébé à plusieurs reprises. Plus d’une heure plus tard, le gynécologue et l’anesthésiste arrivent, pour pratiquer une césarienne.

À ce moment, l’un d’eux prononce les mots fatidiques que tous les parents ne souhaitent jamais entendre : « je suis désolé, votre bébé est décédé ».

Les infirmières, qui étaient aussi bouleversées, ont ensuite donné à la famille tout le soutien nécessaire.

« Les infirmières pleuraient. Elles m’ont accompagnée, elles ont été vraiment gentilles. Elles l’ont habillée comme si c’était un petit bébé qui était correct, qui était vivant », raconte la maman.

Une autopsie a été demandée. L’hypothèse pour l’instant : le bébé aurait comprimé son cordon en tentant de se retourner.

« Le médecin nous a dit que c’était un accident. »

Plusieurs questions

Lindsay Desbiens se demande si une césarienne d’urgence aurait pu sauver son enfant et surtout, pourquoi la césarienne n’a pas été planifiée avant. Cette question la hante nuit et jour.

« Ce n’était pas censé arriver. Depuis 38 semaines, on savait qu’elle était en siège. »

Elle raconte que le gynécologue, après lui avoir annoncé la mort de son enfant, aurait affirmé à l’équipe médicale qu’il est dangereux de perdre ses eaux à la fin d’une grossesse, avec un bébé en siège. La maman assure qu’on ne lui a jamais parlé des risques.

De retour à la maison, avec seulement quelques souvenirs de son petit ange, la jeune femme tente toujours de comprendre, alors qu’elle a fait confiance aux avis médicaux qu’elle a reçus.

« J’aurais dû questionner plus. Moi, un bébé en siège, je ne savais pas c’était quoi. Ça allait bien pour eux, alors pour moi, ça allait bien. »

Elle se demande également si son dossier n’aurait pas dû être transféré à un autre hôpital, étant donné les risques de complications.

« C’était dans la nuit, un dimanche de nuit que j’avais besoin. Est-ce qu’ils sont prêts à recevoir ça ? Je ne sais pas. »

Enquête interne

Le CISSS du Bas-Saint-Laurent refuse de commenter un cas en particulier, pour des raisons de confidentialité. Gilles Turmel, le responsable des communications, indique tout de même que « toutes les situations problématiques sont analysées à des fins d’amélioration des soins et des services offerts. »

Selon Lindsay Desbiens, une enquête interne est en cours. Elle envisage de porter plainte. Toutefois, pour l’instant, elle veut surtout tenter de faire son deuil.

« Moi je ne blâme personne, c’est la gestion. Il faut qu’il y ait de quoi pour ne pas que ça arrive encore », lance la maman, les larmes aux yeux.