Services incendie : Trois-Pistoles mettra fin à son entente avec Saint-Simon et Saint-Éloi
Publié le 14 octobre 2021 à 18:04, modifié le 15 octobre 2021 à 10:24
Par: CIMTCHAU
Les élus de Saint-Éloi et de Saint-Simon-de-Rimouski devront rapidement trouver des solutions pour offrir un service incendie adéquat. La Ville de Trois-Pistoles, qui considère que les deux municipalités tardent à se conformer aux normes exigées, a annoncé qu’elle ne sera plus responsable de la gestion des incendies des deux municipalités à partir du 31 décembre prochain.
« À partir de janvier, Saint-Éloi devient de nouveau responsable seule de sa caserne et Saint-Simon aussi », lance le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux.
L’entente, signée au début de l’année dernière, n’aura même pas duré une année complète. Les pompiers des deux petites municipalités avaient notamment été embauchés par Trois-Pistoles et la gestion des incendies sur ces territoires avait aussi été confiée à Trois-Pistoles.
Les élus pistolois considèrent que la Ville s’expose à des poursuites venant d’assureurs, en raison d’un manque de pompiers dans les deux autres municipalités et d’une mise aux normes demandée qui n’a pas satisfait les exigences. Parmi celles-ci, notons l’installation d’une douche dans les casernes.
« On ne veut plus risquer pour les voisins qui ne se mettent pas à niveau » – Jean-Pierre Rioux, maire de Trois-Pistoles
« La journée qu’il va y avoir une conflagration dans une petite municipalité et que tu ne corresponds pas aux normes, ceux qui regardent de loin, dans l’ombre, voir si tout est correct ou non, on appelle ça des assureurs. Bien les assureurs vont vous payer votre maison, vos dommages, mais ils vont se tourner de bord et ils vont dire à la Ville, viens-t’en ici, on a affaire à toi », image celui qui cédera sa place à la mairie, le 7 novembre prochain.
Informés au cours des dernières semaines de cette décision, les maires de Saint-Éloi et de Saint-Simon se sont dits déçus.
« Tout ce qu’ils nous ont demandé de faire pour être conforme, on l’a fait, sauf les pompiers. Ça, on ne peut pas aller les chercher par la main et les amener. On n’en a pas. On n’en a pas. » – Mario St-Louis, maire sortant de Saint-Éloi
« On a fait des demandes pour mettre des douches dans notre caserne actuelle. C’était un processus de mise aux normes, c’est sûr qu’il nous manque certains pompiers. Avec des regroupements qu’on envisage, on va essayer de se mettre aux normes de ce côté-là aussi. On va travailler fort pour se mettre aux normes selon le schéma de couverture de risques », répond quant à lui le maire de Saint-Simon, Richard Caron.
À Saint-Éloi, Mario St-Louis rapporte lui aussi que le nombre de pompiers était insuffisant pour satisfaire les exigences de Trois-Pistoles. Plusieurs d’entre eux sont agriculteurs. « Quand ils sont dans le champ et que le téléphone sonne, c’est sûr que l’on n’est pas capables de couvrir, c’est sûr que ce ne sera pas les premiers rendus », avoue-t-il.
Le défi de la main-d’œuvre est aussi présent à Saint-Simon. « La grosse difficulté, c’est de recruter des pompiers », note Richard Caron, qui a été réélu par acclamation.
Devant la situation qui se présente à eux, Richard Caron et Mario St-Louis ont avoué qu’ils devaient maintenant se tourner vers d’autres municipalités pour espérer respecter le schéma de couverture de risques. Des regroupements entre Saint-Éloi et L’Isle-Verte ou encore Saint-Jean-de-Dieu pourraient être étudiés. À Saint-Simon, le maire a notamment évoqué la possibilité de se regrouper avec Saint-Mathieu-de-Rioux et un projet de nouvelle caserne pourrait aussi être sur la table.
Le temps presse et le maire de Saint-Simon en est bien conscient. « Dès que tous les conseils municipaux sont rétablis, on travaille là-dessus c’est clair », lance Richard Caron.
Trois-Pistoles ne ferme pas non plus la porte à une nouvelle entente dans le futur. « S’ils se mettent au niveau des normes et qu’on sait qu’ils vont être blindés au niveau des assurances si une poursuite arrive, bien Trois-Pistoles ne serait pas punie et il pourrait y avoir des ententes entre les municipalités », d’expliquer Jean-Pierre Rioux, qui a rappelé que la décision serait alors prise par le prochain maire et le nouveau conseil municipal qui sera élu en novembre.