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Sans membre mais avec le sourire

Publié le 29 octobre 2018 à 17:05, modifié le 29 octobre 2018 à 17:37

Par: CIMTCHAU

Un homme de Causapscal vit maintenant avec les mains et les jambes amputées. Tout ça en raison d’une vilaine grippe qui l’a attaqué au printemps. Malgré tout, Hugues Leblanc garde le sourire. Il nous offre d’ailleurs une réelle leçon d’espoir et de positivisme.

« J’aime mieux être en vie de même que d’être de l’autre bord. La mort c’est pas une option, ce n’était pas dans mes plans. »

Quand Hugues Leblanc a terminé son quart de travail comme camionneur, aux prises avec une vilaine grippe, le 5 mars dernier, il ne se doutait pas qu’il ne pourrait plus jamais y retourner. Une vraie décente en enfer l’attendait.

Cette grippe a fait place à l’Influenza et une pneumonie. La bactérie, un Staphylocoque Aureus, a ensuite profité de la faiblesse de son système immunitaire pour attaquer ses poumons et se rependre dans son sang. Résultat, cela lui a coûté ses deux mains et ses deux jambes. Un choc pour lui à son réveil, mais ça eu l’effet d’une bombe pour son entourage.

« Je te dirais que c’est le pire sentiment que j’ai eu de ma vie. Sérieusement. En plus que j’étais enceinte. Je me disais, je ne sais même pas si mon père va pouvoir voir mon enfant. C’est indescriptible », ajoute sa fille, Stéphanie Leblanc.

Devant ce phénomène médical rare, peu d’espoir ressortait des diagnostics. La famille a été confrontée, à plusieurs reprises, au choix tant redouté. Celui de laisser aller quelqu’un qu’on aime, ou non.

« C’est sûr que c’est dur. Mais moi je savais qu’il s’en sortirait parce qu’il a vraiment une tête de cochon. Les médecins nous posaient souvent la question de le laisser aller. Non, », explique catégoriquement la conjointe d’Hugues Leblanc, Nancy Levasseur.

Après avoir frôlé la mort et vécu la totale, les médecins qui l’ont traité avouent que son rétablissement est digne d’un miracle.

L’argent ne guérit pas, mais…

Des prothèses à la fine pointe de la technologie attendent Hugues Leblanc, par contre, elles seront coûteuses. Ils espèrent d’ailleurs que la Régie de l’assurance-maladie du Québec en couvre une bonne partie. La facture totale pour les prothèses pourrait excéder les 70 000 $.

« C’est une main bi-bionique. Ça vaut 35 000 $ la main. C’est pas une main humaine. Ce sera jamais mes mains, mais je pense que je mérite d’avoir une main de même, au moins une. Si la RAMQ ne paie pas pour moi, ils vont payer pour qui? », affirme-t-il.

Cette histoire n’aura pas laissé les gens de Causapscal indifférent. Ils ont tous mis la main à la pâte en organisant de nombreuses levées de fonds et des campagnes de socio-financement. Cette entraide a grandement soulagé la famille Leblanc-Levasseur.

« Quand je suis sorti du coma et qu’ils m’ont compté ça, je n’en revenais pas. En tout cas, je ne devais pas être si haïs que ça dans mon village, » avoue Hugues Leblanc, avec un sourire en coin.

Profiter de la vie

Hugues Leblanc se réjouit aussi du fait qu’il puisse venir en aide à des gens qui sont victimes, comme lui, d’une amputation. « Il y en a qui sont handicapés aussi et qui viennent me voir pour me dire que juste de me voir, ça leur remonte le moral. Je suis bien content si je peux aider, » explique-t-il.

Mais la plus grande leçon de cette histoire demeure l’amour qui unie cette famille et qui permet à Hugues Leblanc de mordre dans la vie.

« Maintenant, je veux profiter de la vie avec mes enfants, mes petits enfants. Les voir grandir et évoluer dans la vie, le plus longtemps possible. Profiter de la vie avec ma conjointe. Ça fait 32 ans qu’on est ensemble. Peut-être qu’on va être bon pour un autre 32 ans », lance-t-il à la blague.