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Saison des sucres: l’eau d’érable coule déjà

Publié le 5 mars 2024 à 14:29, modifié le 5 mars 2024 à 14:37

Par: Patrick Giguère

Un printemps hâtif rime avec saison des sucres hâtive. Une bonne nouvelle pour les acériculteurs de la région qui souhaitent regarnir leur inventaire après une saison 2023 désastreuse.

À l’érablière d’Escuminac, les érables coulent depuis quelques jours déjà. C’est trois semaines plus tôt qu’à l’habitude. Pour le propriétaire, c’est du jamais vu en 20 ans d’opération.

« Ça commencé un petit peu la semaine passée, mais on n’a pas ramassé l’eau. On a commencé officiellement notre saison des sucres hier. C’est une saison qui s’annonce plutôt hâtive », se réjouit le propriétaire.

« C’est la première année de production qu’on fait du sirop dans le début mars. L’année passée, on en a fait un petit peu, mais ça viré au froid vers le 10 mars et ça reste froid genre trois semaines de temps » poursuit Martin Malenfant, qui espère un printemps clément.

« Cette année, ça coulait en février. Ce n’est plus ce que c’était il y a une dizaine d’années alors que les sucres commençaient le 15 mars et se terminaient au début mai. C’est sur que pour nous c’est une adaptation qu’on va devoir faire, c’est de devoir entailler beaucoup plus tôt pour éviter de perdre des coulées qu’on va peut être avoir en février » mentionne le président des producteurs et productrices acériculteurs du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Justin Plourde.

Avec une saison désastreuse en 2023, les producteurs espèrent que dame nature sera de leur côté cette année.  L’an passé, 120 millions de livres de sirop ont été récoltées dans la province. Il en faudrait entre 40 et 70 millions de livres de plus pour renflouer la réserve stratégique, qui permet de couvrir les mauvaises saisons, et  de fournir  adéquatement le marché.

« On veut commencer à bâtir une réserve parce que ce qui est pire que d’avoir trop de sirop c’est d’en manquer. Si tu ne peux pas approvisionner tes marchés, le client va passer à d’autres choses et il y a d’autres produits qui vont se vendre. Après ça c’est très dur de regagner la confiance ou reprendre ta place en épicerie » souligne M. Plourde.

D’ailleurs, pour faire face à une demande croissante des produits de l’érable, sept millions de nouvelles entailles ont été autorisées au Québec pour des projets de démarrage et d’agrandissement.

« C’est près 20% de ce qui a été attribué pour le Québec qui va s’installer dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie », confirme M.Plourde.

Les acériculteurs seront donc loin de se la couler douce dans les mois à venir.