Les sachets de nicotine ZYN, initialement conçus pour aider à arrêter de fumer, séduisent une toute nouvelle génération d’utilisateurs. Ressemblant à de petites pochettes de thé que l’on place entre la joue et la gencive, ces sachets permettent une absorption rapide de la nicotine, provoquant une sensation d’euphorie recherchée par les adolescents : « Ça donne un coup de nicotine, ça fait du bien, c’est apaisant », confie un jeune utilisateur.

Le pharmacien Ilias Yoursy, de la succursale Jean Coutu à Rivière-du-Loup, explique que ces sachets sont loin d’être inoffensifs. « Les gens peuvent ressentir des maux de tête et avoir des problèmes au niveau de la bouche. Des palpitations et des problèmes cardiaques à long terme peuvent aussi survenir », met-il en garde.

L’attrait des sachets ZYN réside également dans leurs saveurs fruitées, comme la pomme et la menthe, et leur discrétion, qui les rend faciles à utiliser, même en classe. « Dans ma classe, l’année passée, il y en avait qui en prenaient en cours », raconte une étudiante. Les jeunes peuvent également les acheter en ligne, souvent directement des États-Unis, ce qui renforce l’accessibilité du produit.

Sur des plateformes comme TikTok, la popularité de la ZYN explose. Des défis, où l’on doit consommer le plus de sachets possible, incitent les jeunes à en abuser. « Il y a des challenges, il faut que tu essaies d’en mettre le plus possible dans ta bouche », témoigne un adolescent.

« Ça n’a pas d’allure, c’est de la cochonnerie », s’indigne un parent. « Le rôle des commerçants est à déplorer… », indique un autre.

La publicité de la marque ZYN joue aussi un rôle important dans cette tendance. « On dirait un produit qu’on utilise entre amis, pas pour traiter nos conditions, mais pour avoir du fun », critique Ilias Yoursy. Avec ses couleurs vives et ses publicités montrant des jeunes consommant le produit dans des parcs, la ZYN cible clairement les plus jeunes.

Face aux risques et à la popularité croissante de ce produit chez les jeunes, certaines pharmacies ont déjà décidé de retirer ce type de produit de leurs tablettes ainsi qu’à l’arrière des comptoirs pharmaceutiques.