Rivière Bonaventure: un plan qui crée des remous
Publié le 8 avril 2021 à 16:49, modifié le 8 avril 2021 à 16:55
Par: Patrick Giguère
Après avoir lu des bribes ces derniers jours, le public a pu prendre connaissance du plan global de cohabitation de la rivière Bonaventure.
Enregistrement obligatoire pour tous les utilisateurs, accès payant pour naviguer en embarcation sur le cours d’eau, baignade gratuite, mais restreinte : Il s’agit des grandes lignes de ce plan conçu pour protéger la rivière.
« C’est sûr que c’est tout le temps des choix difficiles quand il y a de l’émotion et de l’argent en jeu (…) On se devait de bouger rapidement dans ce dossier-là et de ne pas répéter la saison 2020 » , confirme le président de la zone d’exploitation contrôlée (ZEC) de la rivière Bonaventure, André Hébert.
Pour retrouver un équilibre, le nombre de descendeurs quotidien pour le commercial serait fixé à 150 personnes ou 100 embarcations plutôt que 260 comme c’était le cas l’été dernier. Les descendeurs autonomes seraient limités à 50 embarcations ou 75 personnes.
« On se prononcera si le plan est accepté par le ministère. Il y a de fortes chances qu’il ne le soit pas. CIME veut toujours faire partie de la solution à informer, former et encadrer les utilisateurs autonomes pour que tout le monde utilise la rivière de la même façon et selon les mêmes règles », mentionne la directrice générale de CIME Aventure, Élodie Brideau, qui a quitté la table des négociations le 17 mars.
« On dirait que tout est orchestré en catimini pour faire passer ce projet-là » , illustre Pier-Luc Bujold.
Un groupe de citoyens déplore le manque de transparence de l’équipe de la ZEC. Selon eux, la population aurait dû être consultée bien avant le dépôt du plan le 24 mars.
«On croit vraiment que la ZEC de la rivière Bonaventure devrait être administrée par une association qui est paritaire et qui a des sièges qui sont réservés aux représentants de la population, aux riverains, aux pécheurs » , poursuit-il.
«On pense qu’il y aurait lieu de mettre de la médiation le dedans. On constate que le plan qui est proposé là-dedans, ce qui nous inquiète terriblement c’est que beaucoup de gens ont l’impression qu’il y a seulement les intérêts des pêcheurs qui ont été pris en compte et pas nécessairement les intérêts au sens large », mentionne Pascal Henry.
C’est un plan évolutif dit, André Hébert, qui assure que les doléances de la population seront prises en considération lors de la séance virtuelle du 14 avril.
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«S’il faut rétablir ces chiffres-là, on va les rétablir afin d’assurer l’accessibilité des gens de la région.»
Toujours selon le plan, la qualité et la limpidité de l’eau se dégradent. Mais il est difficile d’affirmer si les activités récréatives sont en cause.
« On ne peut pas mettre une cause actuellement sur l’effet que ça a sur la rivière Bonaventure. Il n’y a pas d’étude. (…) On sait quand il y a beaucoup de monde habituellement dans le milieu naturel, ça crée un certain impact » , dit la directrice générale du Conseil de l’eau Gaspésie Sud, Julie Leblanc.
André Hébert rappelle que même si les citoyens achètent leur carte de membre, ils ne pourront pas voter sur le plan ou la tarification lors l’AGA du 27 avril, mais seulement sur l’enregistrement.
Au final, c’est le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs qui aura le dernier mot.