Risques côtiers : premier forum interrégional pour trouver des solutions
Publié le 31 mai 2024 à 16:47, modifié le 31 mai 2024 à 16:47
Par: Coralie Morency
Un premier forum interrégional sur les risques côtiers a eu lieu hier et aujourd’hui à Rivière-du-Loup. L’objectif est de trouver des solutions à l’érosion, aux débordements côtiers et aux changements climatiques, qui ont des impacts majeurs sur les communautés.
Pour la première fois, le Bas-Saint-Laurent, la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, la Côte-Nord et la Gaspésie — Îles-de-la-Madeleine ont décidé d’unir leur force face à cet enjeu préoccupant. « On a des gens qui sont en train de nouer de nouvelles collaborations, des possibilités de collaboration et de travail ensemble et ça peut porter fruit », souligne le directeur général du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin.
Les acteurs environnementaux souhaitent sensibiliser les élus, les municipalités et les ministères, en mettant l’humain au cœur des discussions. « On s’est historiquement installé sur le bord de la mer parce que c’était la voie de navigation, c’était comme ça qu’on se déplaçait, mais maintenant avec cette nouvelle réalité-là il faut chercher à s’éloigner un peu et à aménager différemment les bords de mer », ajoute Patrick Morin.
Bien des citoyens qui vivent en bordure du fleuve sont confrontés à des inquiétudes constantes. La Dre Marianne Papillon, médecin spécialisée en santé publique aux Îles-de-la-Madeleine explique que cette détresse peut toucher la question du logement. « Si au moins il y avait plus d’options pour se relocaliser et pour aller vivre ailleurs. Si on peut aussi maintenir les accès publics aux plages, il y aurait moyen d’enlever de la pression sur les personnes qui vivent ça. »
Les problèmes de santé mentale en contexte de changements climatiques sont bien réels, selon les spécialistes. « L’écoanxiété qu’on peut ressentir il faut l’écouter, c’est un moteur pour l’action. Il ne faut pas se fermer les yeux, il faut l’écouter et passer à l’action », ajoute Dre Marianne Papillon.
Que ce soit pour prévenir ou pour agir, des trousses d’outils sont depuis quelques années disponibles pour les municipalités touchées par des événements extrêmes. « Il y a des outils qui s’adressent aux individus, des façons de faire de l’autosoin quand on ressent le besoin. Il y a aussi des outils qui ciblent les municipalités, les organismes à but non lucratif et les écoles pour qu’ils puissent mieux accompagner la population avec laquelle ils sont en contact », explique la conférencière et professionnelle de recherche à l’Université du Québec à Rimouski.
Malgré leur détermination à protéger les infrastructures de l’érosion côtière, les municipalités font face aussi à des risques financiers. « Si on met les sous pour faire de la recharge de plage, on en a moins pour faire d’autres projets qui pourraient faire fleurir davantage notre économie », souligne la mairesse de Sainte-Luce, Micheline Barriault, qui fait face à ces problèmes d’érosion.