Si le règlement est adopté, il sera uniquement permis d’installer des conteneurs et remorques dans des zones industrielles précises.

« Il y a en a peut-être des affaires qui n’ont pas d’allure. Il s’agit de rencontrer les personnes et faire du cas par cas et prendre entente avec eux autres. Mais là, la barre est trop haute », lance l’homme d’affaires bien connu dans la région Guy Villeneuve.

En 2023, on comptait approximativement 266 conteneurs et remorques sur le territoire de la Matapédia. Les élus veulent mieux encadrer le tout.

« On se retrouve devant un problème qui prend de l’ampleur. Il y a des gens qui le font d’une meilleure façon, d’autres de moins bonne façon. On veut encadrer ça pour s’assurer que se fasse de façon équitable », résume la préfète de la MRC de la Matapédia, Chantale Lavoie.

Jeudi dernier, une centaine d’entrepreneurs ont pris part à une consultation publique sur le sujet.

« Ce qui a ressorti de la réunion, c’est que les entrepreneurs veulent garder leurs acquis et adopter dans le futur des règlements, mais pas de retirer les remorques qui sont déjà là, les conteneurs, les trains. Il y en a qui ont des trains depuis 30 ans dans leur cour », mentionne Éric Bouchard, copropriétaire de Transport BouCark de Lac-au-Saumon.

« Nous, les conteneurs servent à serrer les outils, les surplus de matériaux. On ne peut pas bâtir des entrepôts à 300$ du pied carré pour serrer des cochonneries qui ne rapportent rien à l’entreprise. Nous ce qu’on veut, c’est que la MRC sorte un règlement moins contraignant », laisse tomber Claude Garon, le copropriétaire d’Électricité Garon Inc d’Amqui.

La préfète mentionne que ce changement dans la législation vise aussi à préserver et à mettre en valeur les paysages matapédiens.

« On veut continuer d’être beau et d’être attractif aussi. Autant pour les gens qui vont habiter ici et que ceux qui vont passer ou qui vont visiter. »

« Ça ne me tente pas de me chicaner avec la ville pas du tout. On comprend la situation, on est capable de faire des démarches pour mette ça à leur goût, mais la tolérance zéro c’est sûr que ça ne passera pas. Il va se passer quelque chose, c’est sûr », pense M.Villeneuve.

Un projet refusé à Amqui

Il y a quelques semaines, le conseil municipal de la Ville d’Amqui a adopté un règlement pour encadrer sur son territoire la présence de conteneurs. Les entrepreneurs avaient été rencontrés et avaient donné leur aval. Mais la MRC a refusé le projet, puisqu’il ne cadrait pas dans les normes du schéma d’aménagement. La mairesse d’Amqui, Sylvie Blanchette, ne cache pas être contre la mouture actuelle de la proposition de la MRC.

« Nous, on juge que ce n’est pas réaliste. Ce qu’on veut c’est un règlement qui serait applicable et qui va être appliqué. Parce qu’à partir du moment où tu fais un règlement, tu veux l’appliquer. On sait que ça va être difficile à appliquer.

Le règlement que propose la MRC est de permettre uniquement la présence de conteneurs, wagons, et remorques désaffectés dans les zones industrielles contraignantes.

« Ça aurait cinq zones qu’on aurait pu avoir dans la Matapedia. Il était interdit dans le commercial ou l’industriel léger. Ça, on n’est pas en accord avec ça.»

Les personnes intéressées à faire part de leur commentaire on jusqu’au 11 avril pour le faire.

Un comité se penchera par la suite sur la question avant de faire des recommandations  au conseil de la MRC.