Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

Ressources intermédiaires: 72 personnes attendent une place en Gaspésie-Les-Îles

Publié le 20 février 2025 à 19:53, modifié le 20 février 2025 à 19:53

Par: Patrick Giguère

Plusieurs dizaines de personnes de la Gaspésie et des Îles attendent impatiemment d’être pris en charge dans une ressource intermédiaire, faute d’espace. Les délais sont longs, et le manque de financement et la lourdeur administrative pour opérer ce type de résidence sont pointés du doigt.

« Ça m’est arrivée une fois en cinq ans d’avoir un nouveau résident. Il faut que tu commences à mettre ton nom sur la liste d’attente au CISSS »  , lance la coordonnatrice de la Maison Marie-Pierre de Bonaventure, Kathy Ferlatte.
Les personnes qui requièrent des besoins particuliers doivent s’arme de patience avant de recevoir l’appel tant espéré pour obtenir une place dans une ressource intermédiaire de la région. C’est notamment le cas à la Maison Marie-Pierre de Bonaventure qui héberge huit personnes avec des déficiences physiques et intellectuelles.
« C’est difficile à évaluer parce que ça dépend toujours de la santé de nos résidents. Malheureusement, ça prend presque d’un décès pour qu’on puisse avoir une place », mentionne la gestionnaire.
Selon une enquête de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec, 72 Gaspésiens et Madelinots attendraient d’avoir un nouveau foyer dans une RI. Des données que tentaient d’obtenir l’organisation depuis plusieurs années auprès du ministère de la Santé, sans jamais avoir de réponse.
«L’année dernière, on a fait une vraie demande officielle au ministère et on nous a répondu qu’on ne détenait pas ces chiffres là. On s’est retourné et on a demandé à chaque établissement », indique la directrice générale de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec, Manon Charpentier.
« Ça serait important que d’autres milieux de vie soient créés pour que les personnes puissent avoir un toit et l’encadrement et un milieu de vie sain et adéquat pour vivre en société »,  ajoute la directrice de l’Oasis Inter-Action de New Richmond, Catherine Bujold.
L’organisme, qui prend sous son aile une clientèle en santé mentale, opère aussi à plein régime. Faute de place, des personnes doivent être hébergées dans un endroit qui n’est pas adapté à leurs conditions de vie.
« C’est une triste réalité parce que dans le font ces personnes là, juste pour notre ressource, ces personnes là attendent une place souvent elles sont dans les milieux hospitaliers, elles sont dans des RPA. »
 Il y a 34 ressources intermédiaires en Gaspésie. Ces lieux accueillent notamment des personnes âgées en perte d’autonomie, ou encore des personnes handicapées ou avec des troubles de santé mentale qui nécessitent beaucoup d’encadrement.
Selon les gestionnaires, le gouvernement devrait assouplir la bureaucratie pour inciter la construction de nouvelles places.
« Les ententes sont quand même assez fermées , et on ne peut pas rajouter d’autres personnes. Il faudrait qu’on puisse avoir un agrandissement et je ne pense pas qu’avec les ententes avec la SHQ et le CISSS ça serait possible », se désole Mme Ferlatte.
« Ce sont des démarches qui sont très longues aussi, ça peut décourager les gens » renchérit Mme Bujold.
Selon Manon Charpentier, le financement accordé par le gouvernement pour la construction de bâtiments ne suit pas l’inflation.
« Les appels d’offres en 2023 on en a eu beaucoup, beaucoup  d’annulés. Et en 2024, c’est 24 d’appels d’offres qui ont été annulés. Ça correspond à 400 places qui n’ont pas été créées », fait savoir la directrice générale de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec.