Régime forestier : un projet de loi polarisant
Publié le 28 avril 2025 à 10:09, modifié le 28 avril 2025 à 10:09
Par: Félix Côté
La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a déposé mercredi son projet de loi pour moderniser le régime forestier. Cette pièce législative, qui était largement attendue, ne fait pas l’unanimité dans sa forme actuelle.
Le projet de loi 97 pourrait changer la dynamique entre les acteurs du milieu forestier. Parmi les nombreux changements proposés : il sépare les parcelles en 3 zones distinctes. La zone d’aménagement forestier destiné à l’industrie du bois, la zone multiusage destinée à plusieurs activités économiques, et la zone de conservation qui s’adresse principalement au parc.
« Dans tout ça il s’agit d’une solution pragmatique. Le Québec a un assez grand territoire pour être capable d’apporter une telle solution. Maintenant, la solution c’est qu’il faudra réserver à venir que les budgets suivre », explique le PDG du Conseil de l’industrie forestière, Jean-François Samray.
De plus, le forestier en chef sera responsable de l’ensemble de l’aménagement de la forêt public. Cela permettra à l’industrie forestière d’avoir une meilleure prévisibilité dans son aménagement pour encourager la coupe de bois.
« Il de faire une planification sur le long terme. On sait où on s’en va. Une fois que ça s’est fait, il va rester aux aménagistes régionaux de venir dire quelles sont les priorités », poursuit M. Samray.
Une coalition d’organismes environnementaux, des gestionnaires de pourvoiries, de syndicats de travailleurs forestiers, craint qu’il s’agisse d’une forme de privatisation déguisée de la forêt publique ainsi qu’un recul environnemental important.
« L’industrie devient maître de minimalement 30 % du territoire forestier public au Québec. Alors légalement elle devient protégée face à tous les autres acteurs », mentionne la directrice générale de Nature Québec, Alice-Anne Simard.
Ils qualifient ce projet d’échec et accusent la ministre de ne pas avoir pris en considération les nombreuses rencontres effectuées.
« On ne veut pas qu’on cherche les profits à Courtaines, mais on veut il y ait une vision d’avenir pour le long terme et s’assurer que les emplois sont conservés, la biodiversité et conserver et qu’on s’adapte à la crise climatique. Là ce n’est pas ce qu’on voit dans le projet de loi malheureusement », précise Mme simard.
De plus le ministère se garde le droit de limiter l’accès aux chemins multiusage, ce qui pourrait aussi créer des conflits avec les chasseurs et pêcheurs qui utilisaient les chemins forestiers pour leurs loisirs. Afin de relancer le dialogue, la coalition organise un Sommet sur la forêt au Saguenay le 20 mai prochain.