Réforme forestière : l’industrie pourrait fermer des chemins
Publié le 22 mai 2025 à 16:40, modifié le 22 mai 2025 à 16:40
Par: Félix Côté
Le projet de loi sur la réforme du régime forestier, présenté le mois dernier, suscite encore de vives réactions. Le pouvoir accordé à l’industrie forestière de fermer les chemins inquiète des chasseurs. Ils craignent de perdre accès à leurs terrains d’activité.
Le projet de loi 97 est la cible de plusieurs critiques. L’accès aux chemins n’est qu’un seul aspect qui suscite la grogne de plusieurs utilisateurs des forêts publiques. Ils accusent la ministre de ne pas pris en compte leur réalité et de ne pas avoir correctement effectué la réforme qui était demandée de tous.
Dans sa mouture actuelle, la réforme veut permettre à l’industrie forestière de fermer l’accès à certains chemins. Selon la fédération des chasseurs de la Gaspésie, ce nouveau pouvoir pourrait mettre à risque des activités récréatives très lucratives dans la région.
« Il y a plus de 20 000 chasseurs qui viennent en Gaspésie. L’accès au territoire, on en a besoin, on contribue à un gros développement économique. Il y a beaucoup d’argent, on a déjà calculé les retombées pour un seul orignal. C’est fou à quel point les gens dépensent de l’argent », lance le président de la Fédération québécoise des Chasseurs et Pêcheurs de la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Allain Poitras.
De son côté, la fédération des pourvoiries du Québec ne craint pas pour l’accès de ses usagers. Elle juge que certains chemins devraient être fermés tout en s’assurant que tous ceux qui utilisent la forêt puissent cohabiter.
« En fait, il y a 80 % des chemins qui ne sont plus utilisés à un moment donné ou à un autre. Il y a déjà beaucoup trop de chemin. Pour les pourvoiries, nous ça fait plusieurs années qu’on demande un mécanisme d’allégement pour permettre de faire fermer des chemins qui sont inutilisés », explique le PDG de la Fédération des pourvoiries du Québec, Dominic Dugré.
La coopérative forestière de la Gaspésie, qui œuvre dans la coupe de bois, ne souhaite pas créer de conflit avec les autres utilisateurs. Une grande partie des travailleurs y font plusieurs activités récréatives, le directeur général Kevin Gendron ne voit pas l’utilité d’interdire l’accès.
« Lors de la chasse, les chasseurs l’utilisent, je vois aussi les gens régulièrement en quatre roues ou en motocross là-dedans. Même l’hiver, il vient légiste qui les utilise donc je ne vois pas l’utilité de les fermer parce qu’ils sont là ils sont construits tout est prêt », affirme le directeur général de la coopérative forestière de la Gaspésie, Kevin Gendron.
Plusieurs associations demandent à la ministre de retourner à la table à dessin.
« Mettez ça à la poubelle, rassoyez-vous avec tout le monde et allez chercher vraiment tout le monde qui est impliqué dans ce dossier de près ou de loin. Regarder ça de nouveau, on ne peut pas laisser ça comme ça », ajoute Allain Poitras.
D’ici l’adoption du projet de loi, une coalition de syndicats, d’associations, et de Premières Nations prévoit faire entendre leur grogne. Un sommet sur la forêt a eu lieu cette semaine à Saguenay pour mettre de l’avant les volontés de la Coalition, la ministre a déclaré que le projet de loi prend en compte les volontés énoncées.