Dans les centres de formations professionnelles de nos régions, de nouvelles formations accélérées verront le jour, celle de conduite d’engin de chantier à La Malbaie et de charpenterie-menuiserie à Rivière-du-Loup.

«Déjà, on sent qu’il y a une affluence pour ces formations-là », de dire le directeur du Pavillon-de-l’Avenir, Benoit Ouellet.

Les futurs travailleurs de la construction seront payés 750$ par semaine pour étudier.  Dès le secondaire 3, les jeunes pourraient appliquer.  À Rivière-du-Loup, il y aura deux groupes pour un maximum de 44 étudiants.

«Les AEP vont s’adresser à une clientèle particulière, qui n’a pas fréquenté l’école depuis un certain temps. On va axer sur des fonctions de travail qui sont peut-être plus en demande présentement. Le DEP va continuer de former des élèves pour l’ensemble de la compétence qu’un charpentier-menuisier doit développer », explique-t-il.

Les détenteurs d’un AEP devront cependant suivre des formations continues une fois sur le terrain, ce que les détenteurs de DEP n’ont pas à faire. L’AEP nécessitera un secondaire 3 tandis que le DEP demande un secondaire 4. Actuellement, le cours est très populaire. Les cohortes sont toujours pleines.

Frustration chez les étudiants du DEP 

« C’est un peu plate pour nous autres, parce qu’on n’est pas payé pour ça et on doit travailler le soir. Ça fait qu’on essaie de ramasser notre argent pour aller à l’épicerie, payer nos cours et ces affaires-là », a commenté un futur charpentier-menuisier.

Cette initiative de Québec dérange les actuels étudiants.

« C’est un peu chiant pour certaines cohortes. Ils ont pensé seulement à ceux qui s’inscrivent maintenant. Ils veulent absolument ajouter du monde dans la construction, mais à quel prix? Ça vas-tu vraiment être des gens bien formés », se demande un autre.

« Vouloir des gens tout de suite, c’est bien, mais des gens qui ont un minimum de compétence sur la façon de construire. Je me dis, est-ce que ce n’est pas un peu précipiter les choses? En plus, ça risque de desservir d’autres programmes comme le nôtre », affirme un étudiant.

Quant aux entrepreneurs en construction, ils se demandent si les finissants seront suffisamment formés pour les réalités du terrain.