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Reconnu coupable d’inceste, un père du Kamouraska écope d’une peine de 12 ans

Publié le 22 septembre 2023 à 17:03, modifié le 22 septembre 2023 à 18:05

Par: CIMTCHAU

L’accusé a vécu en liberté pendant un an, jour pour jour, suite au verdict de culpabilité.

La description détaillée des actes commis par ce père de famille entre 2003 et 2020 glaçait le sang. Alors que le juge lisait la longue liste des sévices subis par les victimes et leurs conséquences sur ces dernières, seule la respiration de l’accusé dans le box était audible. La tension était palpable dans la salle d’audience dès le début du prononcé de sentence, qui a duré une heure.

La liste des facteurs aggravants était longue. La gravité des actes commis, leur durée dans le temps (une quinzaine d’année dans un cas) et leur fréquence, l’âge des victimes au moment des faits, en plus du lien de confiance entre l’agresseur et les victimes ont eu préséance sur les facteurs atténuants. Malgré qu’il s’agissait d’une première offense et que l’accusé ait témoigné d’une enfance difficile, la sentence est exemplaire et ne se limite pas à une durée d’incarcération. S’ajoutent aussi un prélèvement d’ADN et l’inscription de l’accusé au registre des délinquants sexuels pour une durée de 20 ans. À sa libération, il aura l’interdiction d’entrer en contact ou de se trouver à proximité d’enfants de moins de 16 ans, ainsi que d’utiliser Internet.

« On est contents du côté de la poursuite. C’est pas exactement ce qu’on avait demandé, comme peine. Nous de notre côté au départ on demandait une peine de 15 ans mais une peine de 12 ans on va être honnête, c’est une peine qui est quand même satisfaisante. », dit Me Charlebois-Villeneuve.

Le juge s’est aussi appuyé sur des dossiers similaires pour la détermination de la sentence. Il a cité la juge Otis, qui a qualifié les gestes incestueux d’«intrinsèquement répréhensibles et exposant systématiquement les victimes à des préjudices ». D’ailleurs les victimes ont témoigné des nombreuses conséquences qui les affectent encore à ce jour. Elles mentionnent entre autre une faible estime de soi, des troubles anxieux, dépressifs, dissociatifs, de l’instabilité professionnelle et relationnelle ainsi que des difficultés sexuelles.

Les résultats d’une évaluation sexologique de l’accusé ont aussi été pris en compte. Ces derniers font état d’un niveau de risque de récidive moyen, d’une absence de remords et d’empathie envers les victimes, d’un déni de responsabilité de la part de l’accusé et d’un désintérêt envers une éventuelle thérapie. L’accusé s’identifie plutôt comme la victime d’un complot entre les poursuivants et un témoin de la couronne.

Le juge a souligné l’importance de déterminer une sentence à la fois juste et exemplaire.

La défense dispose de trente jours pour faire appel de la peine et la couronne sait d’ores et déjà comment elle réagira, le cas échéant. « Je peux tout de suite vous assurer qu’il va y avoir une contestation de cette demande là de la part du poursuivant. Donc il y aura une audition à cet effet là et c’est la cour d’appel qui va trancher. », affirme Me Charlebois-Villeneuve.

Suite au prononcé de la sentence, les proches de l’accusé semblaient en colère. Une proche des victimes pour sa part pleurait silencieusement. Aucun n’a souhaité commenté.