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Quotas de sébaste : les crevettiers au bord de la noyade

Publié le 3 juin 2024 à 16:51, modifié le 3 juin 2024 à 16:52

Par: Alex Delcourt

Le ministère des Pêches et des Océans alloue une capture de 60 mille tonnes de sébastes pour la saison 2024-2025. Ce chiffre semble être satisfaisant, mais la proportion des allocations de droits de pêche pour les crevettiers sème la colère et l’indignation.

« Tous ces pêcheurs-là se dirigent vers des faillites tranquillement. » – Jean Lanteigne, DG de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP)

Les crevettiers recevront 10 % du quota de pêche au sébaste. En prenant compte des 5 mille tonnes allouées à la pêche expérimentale, il s’agit de 5 500 tonnes de ce petit poisson qui seront à la disposition des pêcheurs. Un peu plus de cent entreprises devront se diviser la part du gâteau. C’est inacceptable selon un pêcheur de Caraquet qui a dû mettre le bateau familial à vendre.

« Avec tout le travail qu’on a fait au cours des derniers mois pour démontrer qu’on avait besoin du sébaste pour se sortir du pétrin. Malgré le comité consultatif qui a duré quatre jours. Malgré tout ce qu’on a demandé là, les dix pour cent restent. » – Michel Légère, propriétaire d’un crevettier

Les crevettiers sont victimes de l’abondance de sébastes. Étant des prédateurs, ces derniers font diminuer le nombre de crevettes ce qui rend maintenant la pêche de ce crustacé au Nouveau-Brunswick une histoire ancienne.

« Quand on considère que ce poisson rouge là a carrément détruit la ressource de crevettes. Et là, on arrive pour le pêcher et on se fait donner des miettes. » – Jean Lanteigne, DG de la FRAPP

« Ma première réaction, dégueulasse. » – Michel Légère, propriétaire d’un crevettier

Le directeur général de la FRAPP dénonce l’inaction du gouvernement fédéral dans le dossier. Selon lui, la situation précaire de la crevette et de ses pêcheurs est de la responsabilité du ministère.

« On a débattu pendant de nombreuses années. À partir de 2015, 2016, 2017 où il fallait rouvrir cette pêche aux sébastes là pour tenter de préserver autant soit peu l’industrie de pêche à la crevette. Maintenant qu’elle est pratiquement en voie d’instinction, on veut pêcher le sébaste. » – Jean Lanteigne, DG de la FRAPP

Les conditions de pêche sont également dénoncées. Les nombreuses contraintes ne seraient pas réalistes.

« Avec toutes les restrictions qu’ils ont mises dans la pêche aux sébastes, je ne vois pas d’avenir là-dedans parce qu’un pour cent de prise accessoire, ce n’est vraiment, vraiment, vraiment pas beaucoup. » – Michel Légère, propriétaire d’un crevettier et faisant partie d’une famille de quatre générations de crevettier.

Une rencontre entre les pêcheurs et le ministère aura lieu, mercredi, pour essayer d’éclairer l’histoire.