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Quand le cancer ruine la santé… et les finances : l’histoire de Mathieu Michaud

Publié le 7 février 2025 à 17:13, modifié le 7 février 2025 à 17:18

Par: Ariane Boyer

Recevoir un diagnostic de cancer est tout un choc. Pour bien des patients, le stress financier qui accompagne la maladie est un autre combat à subir.

Mathieu Michaud le sait trop bien. Pendant des années, il a ressenti une fatigue constante, des douleurs inexplicables, des sueurs nocturnes. Quelque chose clochait. Puis, en août 2023, le verdict est tombé : un cancer rare de la moelle osseuse, avec un pronostic d’environ 15 ans. Une maladie imprévisible… et coûteuse.

« Oui, c’est une maladie de riche. C’est une maladie de riche et puis on ne sait pas quand ça peut cogner à notre porte et nous envahir, parce que ça l’envahit. », indique Mathieu.

Mathieu était travailleur autonome. En juillet 2022, il vend son garage à Saint-Hyacinthe. Un choix qui, sans qu’il le sache, allait devenir sa bouée de sauvetage quelques mois plus tard.

« Toutes les portes se sont fermées. Je n’avais pas droit à l’assurance chômage, maladie. Je n’avais pas droit à l’assurance chômage, retraite de maladie non plus. », soutient Mathieu.

Beaucoup croient que la carte d’assurance maladie couvre tout. Les soins, l’hôpital, oui. Mais qu’en est-il du reste ? Le logement, l’épicerie, l’essence pour se rendre aux traitements, les médicaments non remboursés pour contrer les effets secondaires… Pendant que les factures s’accumulent, le compte en banque s’effondre.

« Service Canada m’a donné une drôle de réponse quand je suis allé les voir. Je leur ai dit que j’étais travailleur autonome. La madame m’a répondu : prends tes économies, et quand il ne te restera plus rien, eh bien tu iras vivre en dessous d’un pont. », raconte Mathieu.

Face à l’absence de solutions, Mathieu prend une décision : retourner dans son patelin, entouré de sa conjointe et de sa famille. Mais la maladie ne vient jamais seule.

« Ça l’envahit ta maison, ta famille, ton compte de banque… C’est tout le monde autour de nous qui est envahi par ça. », dit Mathieu.

En mai dernier, il tente de retourner au travail. Mais la fatigue est trop forte. Il a maintenant droit à 26 semaines d’assurance chômage. Une aide temporaire pour une réalité permanente.

« Qu’est-ce qu’on fait pour profiter ? Eh bien, profiter quand tu n’as pas beaucoup d’aide financière et que tu es sur le chômage maladie, c’est plus difficile. Je sais qu’il faut voir les petites choses de la vie à toutes les choses, mais de temps en temps, c’est le fun d’avoir quelque chose de plus que les petites choses. », explique Mathieu.

Son conseil : avoir une assurance maladie grave. Parce que mourir coûte cher. Mais vivre malade, c’est un luxe que bien des gens ne peuvent pas se permettre.

« Se prendre une plus petite assurance pour aider les gens à t’enterrer, tsay, à faire leur deuil. Mais quand tu es en vie, l’assurance maladie grave, je pense que c’est une des meilleures assurances à prendre. », conseille Mathieu.

Mathieu attend avec impatience le jour où les institutions gouvernementales reconnaîtront que la santé financière fait aussi partie du traitement.