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Protéger la rivière Bonaventure, mais à quel prix ?

Publié le 1 avril 2021 à 16:44, modifié le 1 avril 2021 à 22:54

Par: Patrick Giguère

Le nouveau plan de cohabitation de la rivière Bonaventure fait des vagues. L’imposition d’un quota d’utilisateurs et d’une tarification crée un tollé. Mais tous s’entendent sur un point, la protection de cet attrait est incontournable.

La rivière Bonaventure connaît une popularité sans précédent depuis les dernières années. L’idée d’imposer d’une tarification et l’enregistrement obligatoire fait grincer des dents la population.

« Ils font juste passer. Ça ne dérange pas grand-chose. Les pêcheurs normalement c’est le matin et le soir » , dit un homme.

« Ça n’a pas de bon sens. La rivière est à tout le monde. Ils n’ont pas à faire de tarification pour ça » , affirme un second.

« Je trouve que c’est ridicule. Je trouve que ça n’a pas sa place. C’est mon opinion » , mentionne une femme.

« Les gens ont vécu en 2020, une rivière Bonaventure qui ressemblait plus à un aqua parc que l’une des plus belles rivières au monde » , avoue d’emblée le président de la ZEC de la rivière Bonaventure, André Hébert.

Pêcheurs, baigneurs, canoteurs et kayakistes : ils ont été un peu plus de 50 000 à emprunter le cours d’eau l’an dernier. Et avant que la rivière ne devienne une course à obstacles, il faut imposer un quota maximal d’usagers selon la ZEC. Elle souhaite embaucher du personnel pour faire de la surveillance et de la sensibilisation. De là, en partie, l’imposition d’un laissez-passer journalier et annuel.

« Aucunement le projet du plan actuel a des fins d’empêcher les gens d’aller sur la Bonaventure. C’est un plan de protection. C’est un plan en termes de tourisme durable écoresponsable » ,souligne-t-il.

Des propriétaires qui habitent près de la rivière comme Jean-François Côté vivent certains désagréments.

« Ça arrive que quand on n’utilise pas le quai, c’est les canotiers qui vont arrêter et qui vont s’en servir. C’est aussi l’histoire qu’ils vont laisser souvent des vidanges sur le bord de la rivière. C’est sûr que ça serait bon pour la quiétude et ça serait une bonne affaire pour la rivière surtout. »

« La rivière Bonaventure pour nous c’est un moteur économique important pour la communauté et pour la région on le reconnaît, mais c’est aussi une richesse collective qu’on doit préserver. Quand on a beaucoup de touristes et de personnes sur la rivière, on ne vit pas vraiment une belle expérience » , admet le maire de la ville de Bonaventure, Roch Audet.

C’est bien de penser à l’écosystème, mais ce n’est pas à la population d’en faire les frais selon Sylvain Roy.

« Si la ZEC a besoin de fonds pour soutenir la surveillance et faire de la sensibilisation de la clientèle qui utilise la rivière pour faire du canot ou les pêcheurs ou les villégiateurs, nous allons aider la Zec » , promet le député de Bonaventure.

« Si le même montant vient d’ailleurs de source gouvernementale, on va le prendre. On va le mettre pour les dépenses pour les gens de la place pour la protection de la rivière Bonaventure et on retirera la tarification. C’est bien évident » , assure monsieur Hébert.

La population aura la chance de faire valoir son point avant l’AGA du 27 avril.

« Je vais vous dire franchement, là on va faire une consultation citoyenne. On est ouvert à des nouvelles idées. On veut juste que notre budget puisse être viable » , explique-t-il.

En après-midi, l’entreprise CIME Aventures a affirmé qu’elle n’avait pas «d’objectif de croissance pour ses activités sur la rivière Bonaventure, mais il est hors de question que nous acceptions la baisse de 75% qui est proposée dans le plan de l’association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure (APSB) ou ZEC. Nous sommes pour la pêche qui permet de manger, mais nous considérons dérisoire que les intérêts des saumons soient représentés par ceux qui les pêchent pour les remettre à l’eau. (…) Tous les usages récréatifs (descente, baignade, apnée, pêche) sont égaux et doivent être traités équitablement. C’est à Cime Aventures et la ZEC, pas à la population, d’assumer les frais d’aménagement du territoire (toilettes, aires de repos, aires de camping) pour permettre l’utilisation durable et la protection de la rivière Bonaventure » , peut-on lire dans un long message publié sur leur page Facebook.

Selon nos informations, les négociations seraient aussi difficiles avec le Malin de Bonaventure. Le propriétaire du terrain Michel Bourdages a poliment décliné notre demande d’entrevue.