« Il y a beaucoup de soutien et beaucoup de volonté dans le Bas-Saint-Laurent pour ce projet-là », croit la ministre Guilbault, malgré les manifestants.

«Vous allez tout briser », a lancé l’un des récalcitrants.

La ministre Guilbault a eu droit à tout un accueil des opposants au prolongement de l’autoroute 20. Quelques minutes avant son arrivée, l’un d’eux a fait face à la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent.

«Es-tu déjà allé te baigner là? Tu devrais venir je t’invite. L’été prochain, tu viendras, ils ont déjà commencé à faire des traits rouges, à abîmer déjà visuellement l’endroit qu’on a », a lancé le citoyen Mickael Rioux.

«Ça n’a pas de bon sens faire ça. 300M$ pour faire ce pont-là, ça pas de sens. J’espère que vous êtes en réflexion pour améliorer la 132. Ça ne marche pas. C’est un projet insensé », a clamé Mickael Rioux.

« Comme on l’a mentionné tout à l’heure, on va aussi sécuriser la 132 », a répondu la députée responsable du Bas-Saint-Laurent, Maïté Blanchette Vézina.

«Le monde va continuer à rouler sur la 132 », a crié Mickael Rioux.

 

 Malgré la grogne, le projet va de l’avant

«Les deux phases sont en train d’avancer, c’est le message que je veux passer aujourd’hui. Non seulement le projet a été remis au PQI mais ça veut dire qu’il avance. On est à réévaluer, l’analyse de concept pour le pont, parce que c’est un petit tronçon de 6 kilomètres, et l’enjeu principal c’est le pont », a lancé la ministre des Transports et de la mobilité durable, Geneviève Guilbault.

«Il y a eu une étude d’impact, un décret environnemental, la conception avait été avancée avant le décret du PQI en 2015. On est en train de revoir l’arrivé, le raccordement temporaire de la 20 à la route 293 », expliquait à son tour le gestionnaire du projet de prolongement de l’autoroute 20, Simon Lavoie.

Des comités pour effectuer des suivis avec le milieu 

2 comités verront le jour, d’ici quelques semaines, pour écouter l’ensemble des partis.

« Avec nos 9 municipalités qui seront impactées, les MRC et les Premières nations Wolastoqiyik Wahsipekuk. Ça sera des rencontres avec l’équipe du MTQ pour justement s’assurer du suivi, que nos élus soient informés », a dit la députée de Rivière-du-Loup, Témiscouata, incluant les Basques, Amélie Dionne.

Le second comité sera constitué de citoyens, de la ville de Trois-Pistoles, de Notre-Dame-des-Neiges, du ministère de l’Environnement et du MTQ, qui aura un mandat d’accompagnement et de suivi environnemental.

La ministre Guilbault a ensuite rencontré les élus locaux à la salle du conseil de Notre-Dame-des-Neiges. Les manifestants ont suivi la délégation et se sont mis à frapper sur les murs extérieurs du bâtiment.

«On ne veut pas que la CAQ fasse un pont sur la rivière Trois-Pistoles. C’est un environnement naturel super important. On ne peut pas avoir accès à ce quelle dit. Donc on fait savoir notre présence», expliquait une manifestante.

«C’est un projet qui est 100% pas viable en 2023, qui va détruire un milieu naturel comme ça, alors qu’on a des objectifs de réduction de GES. Projets comme ça qui vont fragmenter tous les habitats fauniques, qui vont booster nos émissions de GES. Je trouve que ça n’a pas lieu d’être donc on renvoie ça à Québec », de dire Alexis Cimon, étudiant en technologie forestière au cégep de Rimouski et natif de Notre-Dame-des-Neiges.

La ministre et quelques élus sont sortis par la porte arrière en courant. Les autres élus ont quitté par la porte avant. Le maire de Trois-Pistoles faisait partie de la discussion.

« J’ai été un peu déçu, par l’empressement et la non remise en question de quelconque aspect de ce projet là par la ministre. Il n’ont pas considéré l’amélioration de la 132 », avoue Philippe Guilbert.