Projet de loi n° 1 : Constat d’une occasion manquée historique selon Ma place au travail
Publié le 5 avril 2022 à 12:18, modifié le 5 avril 2022 à 13:37
Par: CIMTCHAU

En octobre 2021, la CAQ annonçait le Projet de loi n° 1 modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance. Bien que la refonte ait apporté quelques initiatives progressistes, l’OBNL Ma place au travail fait le constat d’un effort insuffisant et d’une occasion historique manquée par le gouvernement provincial.
Dans une publication exhaustive sur sa page Facebook, Ma place au travail dresse un portrait décevant du Projet de loi n° 1. Force est d’admettre que son optimisme initial s’est vite résorbé.
« Nous espérions qu’il reconnaisse formellement l’accès à un milieu de garde éducatif à l’enfance comme un droit pour chaque enfant vivant au Québec », déplore Ma place au travail dans son texte. « Il (Projet de loi n° 1) ne répond pas à nos principales revendications, soit que l’accès au réseau soit un droit universel qui obligerait le ministère de la Famille à investir les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. À l’instar du réseau scolaire, chaque enfant devrait avoir une place qui l’attend. »
Voix fortes contre oreilles sélectives
Depuis maintenant plus d’un an, le groupe, mené par Myriam Lapointe-Gagnon, lutte ardemment pour trouver une solution à la pénurie de places en garderie qui force les mères à rester à la maison plutôt que de réintégrer le marché du travail, où, on le sait, une autre pénurie sévit.
Dans un mémoire déposé en commission parlementaire à l’intention du ministère de la Famille, Ma place au travail, assisté par les trois partis d’opposition et soutenu par plusieurs syndicats et organismes, six recommandations avaient été soumises. La CAQ a rejeté la grande majorité d’entre elles, tandis que le ministre de la Famille Mathieu Lacombe se félicitait en mars dernier des avancées substantielles faites par le gouvernement dans ce dossier.
« Lorsque j’ai 1 $ de disponible au ministère de la Famille, ma priorité, c’est de faire en sorte qu’il serve à créer une place le plus rapidement possible sur le terrain. Et vous voyez, cette stratégie-là, elle fonctionne. On a assisté à un renversement de tendance, on n’avait pas vu ça depuis 2015 », avait-il dit lors d’un point de presse le 16 mars. Il avait ensuite laissé entendre que, des « 26 demandes » faites par Ma place au travail, celle à laquelle il était fier d’avoir répondu de façon concrète était le prolongement du Régime québécois d’assurance parentale jusqu’à 18 mois, une recommandation « bien secondaire » pour Myriam Lapointe-Gagnon et son équipe.
« Ces modifications ne garantissent pas l’accès à une place abordable et de qualité pour chaque parent en ayant le besoin. Elles ne garantissent pas non plus que des moyens seront mis en place pour que la main-d’œuvre soit au rendez-vous, enjeu clé de la disponibilité des services », écrivait Ma place au travail plus tôt aujourd’hui.
Égalité des chances
L’OBNL souligne aussi l’importance de l’égalité des chances, brimée entre autres par la privatisation de plusieurs garderies et le refus du provincial de les convertir en CPE afin d’offrir aux parents des prix abordables à tous.
« Cela favorise les inégalités entre les familles et fait en sorte que le calcul de l’offre de services de garde abordables est erroné », explique Ma place au travail.
Une occasion manquée
Bref, malgré quelques petites victoires, Ma place au travail évalue que le Projet de loi n° 1 s’est avéré, jusqu’à présent du moins, une opportunité rêvée de réforme historique à côté de laquelle la CAQ est passée; un projet mort dans l’œuf.
Appuyé par plusieurs entités politiques influentes, entre autres l’ONU, Ma place au travail continue sa lutte pour la reconnaisse législative du droit universel d’une place en garderie pour chaque enfant.