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Producteurs laitiers : faire face au nouvel accord

Publié le 1 novembre 2018 à 18:12, modifié le 1 novembre 2018 à 18:12

Par: CIMTCHAU

Ottawa annonçait cette semaine la création de groupes de travail pour l’industrie laitière. Tout ça se passe au moment où les Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent poursuivent une tournée dans la région pour parler du nouvel accord États-Unis-Mexique-Canada.

Après Sayabec et Rimouski, la fédération s’est arrêtée à Rivière-du-Loup, jeudi après-midi. L’entente que l’on surnomme désormais l’AEUMC vient remplacer l’ALÉNA (Accord de libre-échange nord-américain), en place depuis 1994. Depuis sa signature le 30 septembre dernier, le gouvernement fédéral ne cesse de répéter qu’il s’agit d’un bon accord pour le Canada. Les producteurs laitiers ne sont toutefois pas de cet avis.

« Il y a un sentiment d’avoir été giflé, les pattes cassées, n’importe quoi, c’est terrible ce que ça peut représenter », confie Gabriel Belzile, président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, en marge de la rencontre avec ses membres.

Les pertes financières sont importantes pour les fermes du Québec. «  Pour le producteur moyen, c’est environ 50 000$ de revenus. Sur le nombre de ferme au Bas-Saint-Laurent, ça représente environ 30-31 M$ », soutient le producteur.

Avec le nouvel accord, les Américains auront accès à 3,59% du marché canadien. Si l’on prend en considération les autres accords commerciaux, comme le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), cette proportion grimpe à 10%.

Difficile pour la relève

« Ce n’est pas rassurant pour nous. C’est sûr et certain qu’en voyant tout ce qui se passe, avec les revenus qui vont manquer, c’est sûr que le fédéral devra bouger », indique Bruno Bélanger, propriétaire fermier à L’Isle-Verte. Ses enfants aimeraient bien prendre la relève, mais le contexte actuel n’augure rien de bon pour l’avenir, selon le producteur.

« Le texte final est pas encore écrit. Ça devait se faire à mi-octobre et là, nous sommes déjà le 1er novembre, puis ce n’est pas encore terminé », ajoute Émilie Bertholle, productrice de lait biologique à Saint-Éloi.

La jeune entrepreneure est inquiète elle aussi : « On sait que les produits laitiers bios sont dans l’entente, mais on ne sait pas encore les pourcentages, tout ça. »

Choisir la vache bleue

D’autres producteurs laitiers tentent malgré tout de voir le côté positif de cet accord.

« Le plus bel allier que les producteurs ont actuellement, c’est le consommateur. Dans toute chose négative, il y a du positif. Le nouvel accord a permis de conscientiser le consommateur et le détaillant aussi, aux produits laitiers québécois et canadiens », lance Jean-Mathieu D’Amour, propriétaire de la Laiterie Óra.

«On veut que les consommateurs recherchent la vache bleue », conclut Gabriel Belzile, en faisant référence au logo représentant le lait canadien.

Suivant l’AEUMC, le lait américain doit arriver d’ici deux ans sur nos tablettes.