Problème d’itinérance : cogner aux portes pour se réchauffer
Publié le 4 décembre 2023 à 16:54, modifié le 4 décembre 2023 à 17:24
Par: Mylene Thomas
Des nouveaux arrivants, qui veulent s’établir au nord-ouest du Nouveau-Brunswick, se retrouvent sans logement.Une situation plutôt préoccupante en ce début décembre.
Des nouveaux arrivants vivraient dans la rue. Certains ont tenté de se faire héberger chez des citoyens à Edmundston, après avoir passé la nuit dehors, devant leur porte. Un autre s’est même introduit dans une maison : une triste réalité en pleine période hivernale. « C’est évidement anormal, ce n’est pas une situation souhaitée pour personne encore moins quand tu arrives dans une ville et que tu n’as pas de ressources et tu n’as pas de contact » explique Normand Bourdeau, directeur au centre ressources pour nouveau arrivants au Nord-Ouest.
« On risque de recevoir beaucoup plus d’appels concernant ces individus-là, car ils vont certainement chercher à se réchauffer à se trouver des endroits les plus prêts des maisons ou des commerces pour pouvoir prendre un peu de chaleur » raconte Steve Robinson, chef de la Force Policière d’Edmundston.
« Ça fait poser des questions sur comment on accueille nos nouveaux arrivants et quelle est la gestion de ces gens-là pour bien les intégrer dans nos communautés pour qu’ils puissent avoir un toit » estime Yves Sévigny, directeur de l’atelier R.A.D.O.
Selon le Centre de ressources pour nouveaux arrivants du Nord-Ouest, ces personnes sont de passage et tentent de s’établir ici. «Eux arrivent ici sans emploi et sans nécessairement les moyens pour subsister longtemps donc ça pourrait expliquer des cas plus difficiles que d’autres.»
D’autres dorment dans leur voiture, une forme d’itinérance.« Le problème c’est qu’il y a beaucoup beaucoup plus de nouveaux arrivants et les constructions de maisons à la grandeur du Canada ne se fait pas assez rapidement » ajoute Normand Bourdeau.
« C’est plus temporaire mais des gens qui ont passé des jours à l’intérieur de leur voiture ou des gens aussi qui sont en transition, ils peuvent arrêter ici la pendant quelques temps puis dormir » poursuit Steve Robinson.
Le défi du logement n’est pas le seul.Plusieurs manquent aussi de ressources pour se nourrir. « Ils arrivent dans la région souvent avec seulement un petit bagage et avant qu’ils puissent travailler et obtenir un salaire régulier ils passent tous par nos services ou presque pour au moins faire la transition vers une stabilisation » conclu le directeur de l’atelier R.A.D.O.
Plus de 500 citoyens étrangers, qui sont arrivés au Nord-Ouest en 2023, ont eu recours au Centre de ressources pour nouveaux arrivants. Il y en aurait 40 % de plus, qui ne se sont pas inscrits pour recevoir de l’aide.